Auteur : gossip Coco
Fandom : Prince of Tennis, Bleach, Saiyuki, xXx Holic, Claymore et d'autres
Genre : OC, cross, crack, nawak, Treesome
Rating : PG -13
Pairing : Ikka x Yumi x Kaori, Katsumi x ???
Disclaimer :: Les personnages ne m'appartiennent pas (sauf Kaori et Kat), je les emprunte juste pour faire mumuse.
Résumé : Deux êtres que tout sépare, Yukino Kaori, une shinigami étrange, mi-Humaine mi Youma, folle de combat, lisant des revues porno, et Katsumi Sanzô, une joueuse de tennis, exorciste, vont se rencontrer et essayer chacune, à leur manière, d'évoluer...

Pour mieux comprendre les deux persos que j'ai inventés, voici une fiche sur chacune d'entre elles.

Yukiho Kaori

Âge apparent : 25 ans
Âge réel estimé : 250 ans
Anniversaire : 21 juin
Groupe sanguin : inconnu
Sexe : Féminin
Rang et Division : 4eme Siège de la 11eme Division
Taille : 1m72
Poids : 60kg
Mensurations : 100D/58/95
Mentions marginales : Possède des greffons de Yoma et ceux de l'ancienne Numéro Un dans son corps losqu'elle était une guerrière dans le monde de Claymore ainsi qu'un tatouage sur l'omoplate, représentant une espèce de fleur.
Description physique : A première vue, personne ne soupçonnerait que Kaori soit l'un des membres les plus gradés de la 11eme Division, considérée à juste titre comme étant la Division la plus féroce et la plus combative du Gotei 13. En effet, véritable bombe sexuelle avec une extraordinaire chevelure dorée, Kaori est très pulpeuse, avec une poitrine très généreuse. Ses yeux sont argentés et son teint très clair, presque transparent. Elle porte l'uniforme des Exécuteurs pour la simple raison qu'elle aime être sexy. Cependant, quand elle utilise sa forme Eveillée, elle change du tout au tout. Son bras gauche devient une larme plus tranchante que l'acier, les ongles de ses doigts deviennent très longs. Le long de ses deux bras, deux espèces de lames poussent. Ses jambes subissent une sorte de transformation puisque la partie inférieure se détachent clairement de la partie supérieure et ne tiennent que par deux tendons en acier. Ses pieds deviennent des pattes de félins, amplifiant sa rapidité. Enfin ses yeux sont dorés et ses dents sont devenus des crocs accérés. Elle possède la chair et le sang de Carmélia et une infime partie de sang et de chair Yoma, ce qui en fait une mi-humaine mi Yoma à 55 %. De plus, au tout début de Bleach, elle retourne dans son monde d'origine pour s'entraîner mais y perdra son bras droit. Elle va retrouver Emma, l'ancienne numéro 2 et amie de Carmelia et lui léguera son bras en lui transmettant le souhait de survivre à travers elle.
Description psychologique : De part son passé, Kaori possède une forte personnalité plutôt sombre, dont la vue du sang a tendance à rendre un peu psychotique. Cachant ses problèmes sous une attitude nonchalante, lisant des revues porno, la shinigami n'aime pas parler de son passé mais le revoit souvent dans ses rêves. D'ailleurs, sa chambre est très explicite : presque vide, juste une commode pour ranger ses vêtements, elle dors adossée à sa Claymore, ce qui montre son peu d'attachement à des choses matériels, reste de son ancienne vie de Tueuse aux Yeux d'Argents. Les seuls personnes pour qui elle éprouve de l'attachement sont son Capitaine, Zakari, son Vice-Capitaine, Yachiru, Ikkaku et Yumichika.
Nom de son Zanpakûto : Ryu no TenHime(La Princesse du Ciel du Dragon).
Shikai : Pour l'activer, elle prononce "Fais exploser ta colère, Ryu no TenHime" en tirant sur la chaîne qui se trouve sur le pommeau de l'arme. Le katana se dédouble et les deux lames sont reliées par une chaîne en argent. Sa capacité est que les coups portés sont en réalité deux fois plus puissants que la force réelle de Kaori.
Bankai : Le bankai de Kaori est en réalité une gigantesque faux divisée en trois parties : la lame, le centre et la pointe. Là aussi, la puissance physique de Kaori est décuplée par dix.
Secret : Kaori possède toujours sa claymore et ne l'utilise qu'en cas d'extrême nécessité. Elle possède la capacité de se régénérer mais pas de recréer un membre perdu. Autrement dit, si elle perd un bras ou une jambe, si ce membre n'est pas détruit, elle peut le ressoudre à son corps en utilisant un semi-éveil. Sa capacité avec sa Claymore est la QuickSword, reprise par Irene.
Biographie : Kaori n'est pas originaire de la dimension de Bleach mais d'un dimension appelée Claymore dont l'univers est semblable à un Moyen-Âge européen. A cette époque, la jeune fille se prénomait Serena. Ayant perdu ses parents très jeune, Serena tenta de survivre comme elle put. Bizarrement, l'Organisation ne sembla pas s'intéresser à son cas. Ce fut la numéro Un qui la recueillit par le plus grand des hasards. Carmelia, celle qu'on surnommait "La douceur de l'acier", se prit d'affection pour la fillette qui le lui rendit. Cependant, Carmelia, ainsi que la numéro deux de l'époque, Emma, furent envoyées pour anéantir un Être Eveillé, une ancienne numéro Deux, Julietta qui avait fait énormément de désastres dans les plaines de l'Est. La mission fut un désastre : Carmelia, bien qu'ayant réussi à lui couper un bras, perdit la vie, Emma, gravement blessée, fut considérée comme morte. Serena, totalement anéantie, recueillit la tête de Carmelia ainsi que le membre coupée de Julietta et alla voir Mateo, le supérieur de Carmelia et d'Emma et lui demanda de devenir à son tour une Claymore en lui incorporant la chair et le sang de la guerrière ainsi que la chair et le sang du bras de Julietta. Serena, devenue apprentie, gravit les échellons, avec pour seul but, l'anéantissement de Julietta. Elle devient très vite numéro Deux et était promise à devenir la Numéro Un. Mais l'ironie du sort fit que l'Organisation décida de purger la Génération 74 et, sous le commandement de Séréna qui ignorait les véritables intentions de ces supérieurs, elle organisa une expédition pour anéantir une horde d'Eveillés dans les plaines marécageuses de l'Ouest. Toutes perdirent la vie, sauf Séréna, seule rescapée de la chasse sur six personnes. Ayant pour la seconde fois perdu des êtres auxquels elle s'était attachés, Serena voulut mettre fin à ses jours. Cependant, une chose étrange se produisit : une femme mystérieuse lui proposa de repartir à zéro car son véritable destin ne faisait que commencer et n'était pas dans son monde. Serena accepta la proposition, jurant de devenir très puissante pour d'accomplir sa vengeance. Elle attérit dans le monde de Bleach, plus précisément à la Soul Society, dans l'un des Quartiers les plus misérables du Rukongai au moment même où une fillette se faisait tuer par des bandits. Immédiatement, Serena tua les bandits mais la fillette était trop gravement blessée pour survivre. Serena demanda le prénom de l'enfant qui lui répondit Kaori. Serena décida alors de changer son prénom par celui de Kaori, non pas pour effacer son terrible passé mais pour mieux se fondre dans la population. Elle prit le katana d'un des bandits ainsi que ses vêtements et, ainsi, une toute nouvelle vie s'offrait à elle. Cependant, elle était toujours seule et ne supportait plus cette solitude ainsi que de fouiller les poubelles pour trouver sa nourriture. Elle voulait mourir. Lorsqu'elle rencontre Ikkaku et Yumichika, elle les supplia de la tuer, argant que "Vivre en fouillant les poubelles et combattre seule ou mourir, cela ne faisait aucune différence". Ikkaku et Yumichika lui promirent de rester toujours tous les trois ensemble, pour détruire ce sentiment de souffrance. Elle accepta et les suivit. Par la suite, ils intégrèrent la Onzième Division et devinrent ainsi respectivement 3eme, 4eme et 5eme Siège, suivant leur Capitaine Zaraki Kenpachi pour qui ils éprouvent une loyauté sans faille.

Katsumi Sanzô

Âge : 15ans
Anniversaire : 21 juin
Groupe sanguin : AB-
Sexe : Féminin
Ecole et club : Seishun Gakuen, tennis club
Taille : 1m69
Poids : 58kg
Mensurations : 100C/62/90
Mentions marginales : Aucune particulière
Description physique : Des yeux d'un violet profond, des cheveux dorés, elle ressemble à son frère Genjyô Sanzô en fille. Moins maigre que ce dernier, elle est relativement musclée malgré une silhouette longiligne. Quand elle joue au tennis, elle attache ses cheveux de telle sorte qu'on la prend souvent pour un garçon, trouble qu'elle ne cherche pas spécialement à dissiper.
Description psychologique : A l'instar de ses alter égo Kaori et Alicia, Katsumi a aussi un passé assez douloureux mais, comme elle a aussi le caractère égocentrique que son frère, elle semble nettement moins affecté par celui-ci que Kaori et Alicia. De plus, des trois, c'est la seule à être humaine à 100%.
Secret : Elle est exorciste à son propre compte mais reçoit ses "missions" d'Ichihara Yuko, la Sorcière des Dimensions.
Particularité : possède le Koten Kyomon, le sutra du Ciel immuable, tout comme son frère est le détenteur du Maten Kyomon, le sutra du Ciel maléfique et Komyo, le Seiten Kyomon, le Ciel Sacré.
Biographie : Abandonnés par leur mère qui les a jetés dans le fleuve Yangtz, la petite Katsumi et son grand-frère n'ont pas gardé beaucoup de souvenirs de leur prime enfance, excepté le fait que leur mère leur hurlait dessus. N'ayant rien auquel ils auraient pu se raccrocher, Genjyô Sanzô qui n'avait pas de prénom à l'époque, pas plus que sa soeur, préférait mourir avec elle dans ses petits bras quand un jeune couple les sauva des eaux ; il s'agissait de Komyô Sanzô, un prêtre très haut placé dans la hiérarchie bouddhiste, et de sa jeune épouse Kissen, autrefois Ryuuzaki Kyokô. Ils prirent les deux petits sous leur aile et donnèrent au garçon le prénom de Koryu qui signifiait "Porté par la rivière" et à la petite fille Hikaryu, "La Lumière de la rivière". Ils emmenèrent les enfants au temple de Kinzanji, près de Tokyô. Les deux enfants possédaient tous les deux de beaux cheveux d'un blond divin et des yeux d'un violet profond, pareil à ceux du Dieu Shura. Pourtant, ils étaient craints des autres moines car si Hikaryu était timide, Koryu lui, était particulièrement hautain. A l'âge de dix ans, Hikaryu fit une rencontre qui boulversa sa vie : trois jeunes joueurs de tennis de son âge qui s'affrontaient près d'un grand champ de tournesol. Ils se firent la promesse de se retrouver pour voir qui seraient devenus le plus fort. Cependant, un drame survint quelques temps après, ce fut la mort accidentelle de Kyokô, percutée par une voiture. Elle survit juste le temps de faire de Hikaryu son héritière au titre de Haute Chanoinesse et Troisième Protectrice du Koten Kyomon. Elle lui donna le nom de Katsumi en souvenir de sa vie d'avant son mariage : une jeune joueuse de tennis à l'avenir brillant qu'elle coupa court en se mariant à l'âge de quinze ans avec Komyô qui en avait trente. [1] Komyô décida de donner son nom bouddhiste au frère de Katsumi et le prénomma Genjyô. Il hérita du Maten Kyomon.
[justify]Cet traumatisme survint quand Katsumi était âgée de onze ans, juste avant d'entrer au collège et oublia les visages ainsi que les noms des jeunes garçons auxquelles elle avait fait sa promesse. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était se conformer au souhait de sa mère adoptive qui était de vivre selon ses propres aspirations, telle qu'elle-même l'avait vécu.
Elle entra à Seigaku à l'âge de quinze ans, ayant passé ses deux années dans une école bouddhiste et y rencontre toute l'équipe de tennis et put revoir sa cousine, Sakuno.

[1] Je pense écrire une ffic relatant la vie de Ryuzaki Sumire, le père de Ryoma, la mère de Sakuno et celle de Katsumi.

La Onzième Division du Gotei 13 était bien silencieuse par cet après-midi ensoleillé, ce qui en soi n'était pas surprenant ; Madarame Ikkaku faisait la sieste, Ayasegawa Yumichika triait des papiers dans les Archives, le Capitaine Zaraki Kenpachi polissait son sabre et Kusajishi Yachiru squattait les Quartiers de la Quatrième pour manger des manjus. Yukino Kaori revenait de son entraînement et soupira devant tellement de calme tout en le savourant. Habituellement, les membres de sa Division faisaient du raffut dans la salle d'entraînement mais aujourd'hui, tout le monde semblait avoir décidé de se reposer. Kaori secoua la tête, un peu blasée avant de se rendre à sa chambre.
Ouvrant la porte, elle jeta un coup d'oeil circulaire à la pièce. Plutôt vide, comparée à celle d'Ikkaku ou même celle de Yumichika où le premier entassait tout un bric à brac invraisemblable, tirelire cochon, cadavres de bouteilles, restes de repas, et le second rangeait soigneusement ses produits de beauté. La chambre de Kaori n'avait qu'une seule commode pour ranger ses vêtements. Sa claymore, plantée dans le plancher, lui faisait office de lit. Mais, comme elle avait interdit strictement à qui que ce soit d'y entrer, y compris Ikkaku et Yumichika, tout le monde ignorait le dénument de la chambre de celle que Yachiru surnommait "Maman Gros Nichons". Pénétrant plus avant dans ce qu'elle surnommait son "antre", la shinigami déposa son Zanpakûto, ôta son uniforme pour mettre un simple kimono, dissimulant ses courbes généreuses avant de se câler contre sa Claymore. Elle regarda son bras droit. Celui-là qu'elle avait reçu d'Emma après avoir perdu le sien dans un combat et serra le poing.
"Emma..." Murmura t-elle.
Elle ignorait si cette dernière était encore en vie. Avoir utilisé l'épée véloce lui avait fait libérer suffisamment de pouvoir Yoma pour se faire repérer par ses consoeurs. Elle secoua ses longs cheveux dorés ; elle savait que le seul souhait d'Emma est qu'elle reste en vie, portant en elle la preuve de leurs existances. Elle se releva, songeant que cela ne servait à rien de se monter ainsi la tête.

Elle longea le long couloir du dortoir de la Onzième et s'arrêta un instant devant la chambre d'Ikkaku. Entrouvrant légèrement la porte, Kaori regarda son ami dormir paisiblement, une bouteille de saké vide à ses côtés et esquissa un sourire. Décidemment, il ne changerait jamais, ce cher Ikkaku. Sans le réveiller, elle s'approcha de lui, s'allongea à ses côtés et cala sa tête contre son épaule. Elle n'avait rien besoin d'autre en cet instant que les effluves de la peau étonnemment douce de cet être qu'elle aimait plus que tout et qu'elle aurait suivi même dans la mort.

"Maman Gros Nichons, on dirait que tu t'ennuies depuis quelques temps."
Kaori se retourna ; c'était Kusajishi Yachiru, le Vice-Capitaine de sa Division. A première vue, personne ne pouvait la soupçonner d'occuper un grade aussi élevé : toute petite, d'adorables cheveux roses et une bouille de bébé, elle était presque l'antithèse du guerrier. Mais Kaori était finalement semblable avec son corps de bombe sexuelle.
"Lieutenant... Soupira la jeune femme. Oui, c'est un peu mort ces temps. Mais bon, acheva t-elle en agitant un magazine, tant que j'ai ça, ça me va!"
Yachiru saisit le journal et éclata de rire.
"Tu lis encore tes revues porno? Ma parole, tu es plus mec que Boule de Billard ou même les autres.
-Ben quoi? Rétorqua la jeune femme en secouant la tête. C'est une occupation comme une autre.
-Vraiment? De toute façon, je crois que ça va être ton tour."
Kaori ne répondit rien. Depuis la défaite d'Aizen, les shinigamis se relayaient pour assurer la surveillance dans le monde réel. Cela aussi pouvait constituer une occupation.
"Très bien. Reprit-elle. Mais avant, j'ai quelque chose à faire."
Plantant son Vice-Capitaine sans un mot d'explication, elle se dirigea dans sa chambre. Après une infime hésitation, elle prit sa Claymore et la porta dans son dos.

Kaori marcha durant près d'une demie-heure avant d'atteindre la forêt qui encerclait ce qui avant était le lieu d'exécution. Elle stoppa net.
"Tu étais là depuis un moment? J'ai pu sentir ta présence, Louvre." Fit la shinigami sans préambule.
Un homme vêtu de noir sortit de l'ombre et s'approcha d'elle.
"C'est ainsi que tu vis, Serena. Ou plutôt Kaori. Déclara Louvre sans répondre à sa question. C'est très différent de notre monde.
-Qu'est-ce que tu veux?
-Te donner ceci. Répondit-il en lui tendant une carte noire. Elle traîne dans les parages, à ta recherche."
Saisissant la carte noire, Kaori sentit un long frisson la parcourir. Ce ne pouvait être vrai même si c'était l'évidence même.
"Normalement, tu es traîtresse à l'Organisation, mais bon, tu vis ici, nous n'avons aucune autorité dans ce territoire. On ne te tuera pas si tu restes ici pour toujours. Bon, je dois y aller," acheva t-il avant de disparaître dans les ténèbres de la forêt.

La femme avançait péniblement, les muscles de son corps se contractant sporadiquement. Soudain, ses yeux se mirent à briller et un triste sourire éclara fugacement son visage.
"Cela faisait longtemps, Serena.
-Elena."
Kaori regarda la femme et des souvenirs lointains affluèrent dans sa mémoire. La transformation en mi Humaine mi Yoma. Les douleurs atroces qui leur parcourait le corps. Le froid. Mais surtout la solitude avant leur rencontre où elles se blottissaient l'une contre l'autre pour mieux supporter la souffrance.
"Tu n'as pas changé, Elena, reprit Kaori. Je croyais... Je pensais que tu serais plus déformée que ça.
-Je fais des efforts pour toi. Mais toi, tu as changé. Ce bras droit, déjà. Ce n'est pas le tien. Mais ça ne me regarde pas, continua t-elle d'une voix plus basse. Mais surtout ton regard. Il n'est plus triste.
-J'ai rencontré des gens, se contenta de dire la shinigami à la Claymore.
-Tu as de la chance."
Puis, elle stoppa et regarda sa vieille amie dans les yeux.
"Tue-moi. Tant que mon coeur est celui d'une Humaine."
Sans lui répondre, Kaori dégaina sa Claymore. Puis, toujours en silence, les deux femmes marchèrent l'une vers l'autres, le visage d'Elena se déformant de plus en plus, ses dents étaient des cros accérés, ses yeux d'origine argent comme ceux de Kaori avaient pris une inquiétante lueur jaune orangée. Sans un mot, Kaori trancha net la tête de sa vieille amie qui partit avec pour seul murmure :
"Merci, Serena... De pouvoir me laisser partir comme une Humaine."
La tête et le corps tombèrent lourdement au sol. Délicatement, Kaori prit la tête et la serra contre elle. Des larmes coulèrent le long de ses joues pâles.
"Non, merci à toi. Tout pour le combat. Notre raison d'être."

Le soir venu, Kaori apprit de son Capitaine qu'elle partait immédiatement pour son tour de garde dans le monde réel. Sans protester, elle prit ses affaires et, suivie d'un papillon de l'enfer, se dirigea en silence vers le dangai qui la mènerait sur Terre.

Chapitre II
Katsumi ou le temps des promesses


Il n'était pas encore huit heures du matin que Katsumi Sanzô avait déjà commencé l'entraînement. Collégienne en Troisième Année à Seishun Gakuen, elle était l'unique Titulaire féminine de l'Equipe mais cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle tenait à se donner à fond, d'autant que les Nationales approchaient à grands pas et qu'elle tenait à jouer durant ces matchs importants. Elle avait fait une vingtaine de tours de terrain quand elle vit ses camarades arriver sur le terrain. Parmi eux, le Capitaine Tezuka Kunimitsu semblait particulièrement préoccupé mais cela n'était pas étonnant. Il était en charge de l'équipe et avec le Tournoi qui rajoutait de la pression, il devait être débordé. La jeune fille esquissa un léger sourire. Elle aimait cette ambiance au sein du club de tennis et aurait souhaité que cela continue de durer longtemps.

Tout en remettant du grip sur sa raquette, la jeune joueuse ne remarqua immédiatement qu'un jeune homme se tenait devant elle. Elle eut à peine le temps de comprendre que ce dernier lui mit un coup magistral d'harisen.
"Conne de collégienne débile! Beugla le jeune homme.
-Bordel! Sanzô! Sale violent! Tu pourrais pas être un peu plus délicat avec ta frangine?
-T'es aussi fragile qu'un éléphant, collégienne perverse!
-Qu'est-ce que tu fous là? grogna Katsumi, la mine renfrognée.
-Notre maître est de retour. Faudra que tu te pointes à Kinzan ce soir.
-Notre maître..."
A ces mots, ma jeune fille quitta son air bourru et la prunelle violette de ses yeux s'éclairèrent tout en esquissant un sourire heureux. Elle regarda son frère et lut la même joie qu'elle ressentait. Ils passaient leur temps à se chipoter et à se lancer des noms d'oiseaux mais leur affection était profonde. Ils furent interrompus par un Tezuka qui affichait un air mécontent.
"Qui êtes-vous donc pour interrompre un entraînement et frapper une élève? Demanda sèchement le Capitaine de Seigaku.
-Le frère de cette imbécile, répliqua Sanzô. Je suis venu l'informer que notre maître et père adoptif est revenu de son pèlerinage. Elle ne l'a pas vu depuis un an, ma soeur m'en aurait voulu si je ne l'en avais informée.
-Votre sœur?
-Il dit vrai, intervint Katsumi. Sanzô... Genjyô est mon grand-frère. Je suis désolée pour lui mais le retour de mon maître est très important pour moi.
-Bien mais retourne t'entraîner. Veuillez-nous excuser."
Sanzô haussa les épaules avant de lancer à Katsumi :
"Je t'attends ce soir, à la sortie de l'école."

La suite de l'entraînement se déroula sans autre incident, bien que les camarades de Katsumi aient encore du mal à admettre que la jeune fille puisse avoir un frère qui lui ressemblait si peu, physique mis à part. Mêmes cheveux à la couleur d'un soleil d'hiver, mêmes yeux d'un violet divin, même silhouette et même démarche. Il fallait admettre que la ressemblance était frappante.
"Tu vas revoir ton père? Lui demanda Oishi.
-Oui, cela fait un an qu'il est parti en pèlerinage au Népal. Il me manque beaucoup, avec Sanzô, c'est ma seule famille.
-Et ta mère?"
La joueuse ne répondit pas, son visage se ferma. Durant, bien qu'elle ne s'en souvienne pas distinctement, elle crut entendre les hurlements de celle qui les avait mis au monde, elle et son frère et qui les avait jetés dans le fleuve Yangtz pour s'en débarrasser avant de voir l'image de Dame Kissen, la femme bien-aimée de son maître, son sourire apaisant et son regard aimant. Elle connaissait la douleur que la jeune femme avait éprouvée quand elle avait choisi d'abandonné une extraordinaire et prometteuse carrière de joueuse de tennis à quinze ans pour se marier à son maître, Komyô Sanzô, choix qu'elle n'avait jamais regretté.
"Vis toujours selon tes aspirations et tu mourras sans regret" avait été ses dernières paroles avant de s'éteindre paisiblement.
"Ma mère est décédée. Fit Katsumi, les yeux fermés.
-Par... Pardon. Bafouilla le vice-capitaine de Seigaku, mal à l'aise.
-Non, ce n'est rien."
Pourtant, au fond d'elle-même, Katsumi ne considérait pas sa disparition comme "rien". Mais elle n'était pas du genre à étaler ses sentiments au premier venu, même s'il s'agissait de ses coéquipiers.

Le soir venu, confortablement attablé dans la salle à manger du temps Kinzanji, Katsumi savourait les paroles de son maître et père. Ce dernier était fidèle à lui-même : apaisant, un peu langue de vipère mais d'une candeur désarmante. Genjyô écoutait également son maître en fumant une cigarette. L'absence de Kissen/Kyoko avait été un peu oppressante mais aucun d'entre eux n'évoqua la douleur muette qu'ils ressentaient. La jeune femme aurait été heureuse de voir sa famille ainsi réunie.
"Ma petite Hikaryu... Ah, non, Katsumi, tu as tellement grandi.
-Merci, maître, mais... j'aime quand vous m'appelez Hikaryu. Cela ne me dérange pas quand c'est vous.
-Au fait, Koryu, toi et ta sœur vivez en ville, avec trois autres personnes...
-Des boulets, maugréa le moine.
-Ah ah! Rit Komyô, mais vous semblez très proches, tous ensemble. C'est bien. Ma petite Hikaryu a une vie équilibrée, c'est le plus important."
Genjyô fronça les sourcils, il devait songer que niveau équilibre, Katsumi aurait pu avoir mieux. Entre Goku, un con de singe qui avait un estomac à la place d'un cerveau, Gojyô, un kappa pervers qui squattait parfois sa chambre pour mater des films pour adultes et lui-même qui avait été à peine capable de remplir son dossier d'inscription et passait ses journées à dormir et à fumer, le seul qui était à peu près acceptable en dépit de son passé criminel, était Hakkai qui veillait scrupuleusement à ce que l'adolescente mange correctement et fasse ses devoirs. Mais Katsumi semblait heureuse dans ce semblant familial. Certes, elle n'avait pas le téléphone portable dernier cri, vivait au milieu de quatre jeunes hommes, situation peu convenable pour une jeune fille mais elle était devenue débrouillarde, parfois plus mature que ses colocataires, frangin compris.
"Si nous allions dormir, Hikaryu a école demain, déclara Komyô.
-Mais maître...
-Ne t'inquiète pas, ma petite, je reste ici désormais. Tu pourras revenir au Temple quand tu le souhaiteras.
-Merci."

Cette nuit là, Katsumi s'endormit plus paisible que jamais.

Cela faisait trois jours que Kaori était sur Terre. Et s'ennuyait toujours autant. Deux pauvres malheureux hollows. C'était tout ce que la jeune femme avait eu pour couper cette routine. Ikkaku et Yumichika lui manquaient encore plus, ne serait-ce que pour discuter le soir autours d'un verre de sake. La shinigami se demandait si elle serait capable de tenir ainsi durant un mois. Elle avait demandé à Urahara Kisuke de lui prêter un gigai et se dernier lui avait même proposée de rester à la boutique mais Kaori avait polimment refusé. A l'aube du quatrième jour, presque de désespoir, la jeune femme décida de noyer son ennui dans les boutiques.


Le retour de Komyô avait rendu Katsumi vraiment heureuse et semblait prête à soulever des montagnes, y compris pendant ses entraînements de tennis. Toute la bande de Seigaku avait remarqué qu'il arrivait que l'adolescente affiche un sourire béat sans raison apparente. Kikumaru qui avait une grande famille semblait le mieux placé pour comprendre sa joie. Lui-même adorait sa famille et avait du mal à concevoir que sa camarade puisse vivre loin de son père adoptif et orpheline de mère. Mais Katsumi n'avait jamais évoqué ces absences, s'accoutumant d'un mode de vie un peu étrange. La petite cousine de Katsumi était également très contente de voir celle qu'elle considérait comme sa grande soeur d'aussi bonne humeur. Elle avait pu revoir Genjyô Sanzô bien qu'elle le craignait. Sanzô aniki était très colérique et possédait un regard qui la figeait. Pourtant, peut être à la demande de Katsumi, Sanzô n'avait jamais crié après la fillette. En fait, il lui parlait à peine. Seule Sumire ne semblait ni chaude ni froide de savoir que son gendre était de retour mais Katsumi savait que l'entraîneuse lui en avait toujours voulu d'avoir littéralement envoûté sa fille aînée, lui faisant abandonner école et tennis.


Trois jours s'était écoulés depuis le retour de Komyô et, après l'entraînement postprandial, Katsumi décida de ne pas rentrer immédiatement chez elle et fit un détour par les courts de tennis de rue. Elle ne vit personne, exceptée une jeune femme, plus âgée qu'elle, devant le distributeur de boisson. Cette dernière possèdait une chevelure que Katsumi lui envia presque, plus longue et plus abondante que les siens. Elle portait l'uniforme des lycéens de Karakura Gakuen, elle devait être âgée de plus de quinze ans. L'inconnue se retourna et Katsumi sentit son souffle coupé, une vague de nostalgie l'envahit. Ce visage inconnu lui était douloureusement familier, sans trop savoir pourquoi ; c'était la première fois qu'elle la voyait.
"Eh toi! Fit la femme dans sa direction. Cette putain de machine n'a plus de thé, tu me conseilles quoi?"
La joueuse de tennis resta bouche bée ; l'inconnue semblait d'une assurance qu'elle n'aurait jamais, ses yeux à l'étrange éclat argenté semblait scuter les profondeurs de son âme.
"T'es muette? Reprit l'inconnue. Je vais pas te manger, même si t'es très mignonne.
-Pardon, bredouilla Katsumi. Je... Vous voulez un soda? Un ponta?
-Mouai. Il y a pas de thé, il y a pas de sake, il y a pas de clopes. C'est l'enfer, ce trou. Ah, je m'appelle..."
S'interrompant, la jeune femme se tourna, ses yeux se froncèrent et Katsumi entendit un horrible cri qui semblait venir d'outre-tombe. Un frisson de terreur la parcourut et eut à peine le temps de constater que l'inconnue sortit une sorte de mini distributeur de bonbons avec une tête de lapin et d'avaler d'une traite une sorte de boule verte. Mais ce qui lui donna le tournis au point de croire qu'elle était dans un rêve vraiment bizarre, ce fut de voir une sorte de double de la jeune femme sortir de son propre corps, à la différence qu'elle portait un kimono semblable à ceux portés durant l'ère d'Edo à la différence était que le bas était une jupe vraiment courte et portant un très long katana avec un manche bleu attaché à sa cuisse par une lanière de cuir.
"Oh hé! Mais qu'est-ce que ça veut dire? Brailla Katsumi. C'est quoi ce bazar?"
L'inconnue ne prêta pas d'attention à ses jérémiades, dégaina son sabre avant de se mettre en garde. Alors que la joueuse se croyait au bout de ses surprises, un monstre affreux apparut à leur vue. Katsumi en avait aperçus par le passé mais pas de si près. Son frère tout comme son père était dans l'incapacité de lui expliquer la nature de ces choses bizarres. Cependant, elle savait que cette créature était maléfique. Détentrice du Koten Kyomon, la chanoinesse était dans la capacité de se battre contre ce monstre. Avec une rapidité qu'elle se connaissait pas, Katsumi Sanzô sortit le Sûtra sacré de son sac de cours et commença les incantations.
"On basara donkan on kirikiri on kirikiri nômaku basara dansen on mani hatsumei un! Purification du Ciel Immuable!"
L'inconnue se retourna, visiblement ébranlée par ce qu'elle voyait : des centaines de bandeaux flottaient autours de l'adolescente en prière dont le visage semblait émettre une sorte de rayonnement intense et d'une grande pureté. Les bandes de tissu s'enroulèrent autours du monstre, l'immobilisant.
"Eh! Gamine! Fit la jeune femme. Tu me coupes mon seul plaisir, mais... merci quand même."
Sautant d'un bond gracieux, la jeune femme trancha net la créature qui disparut aussitôt. Katsumi ne savait trop que faire ; la femme qui lui faisait face était puissante, dangereuse, maniant un sabre avec une grande dextérité.
"Qui êtes-vous?" Finit-elle par demander.
La femme la fixa un moment avant de répondre.
"On dirait que tu peux me voir et que tu possèdes une grande quantité de reiatsu.
-De quoi? Et oui, je peux vous voir. Pourquoi? Répliqua la chanoinesse se mélangeant dans ses interrogations.
-Energie spirituelle. Reprit la blonde. Normalement, les humains normaux ne peuvent pas me voir. Je suis... une shinigami."
Stupéfaite, Katsumi resta sans voix. Cette femme était un Ange de la Mort? C'était impossible, songea t-elle. Et pourtant.
"Je suis le Quatrième Siège de la Onzième Division du Gotei 13, Yukino Kaori.
-La Troisième Haute Chanoinesse, Toa Katsumi Sanzô.
-En tout cas, t'as immobilisé ce Hollow avec ton tissu. Plutôt pas mal.
-Merci. Mais ce n'est pas grand-chose."
Kaori émit un léger soupire mi amusé mi méprisant avant de se diriger vers son double qui n'avait pas bougé d'un pouce. En un instant, elle disparut à l'intérieur du corps.
"Ceci est un corps artificiel, il me permet de me fondre parmi les humains." Expliqua t-elle.
Après quelques instants de silence, Katsumi reprit la parole.
"Tu disais que tu combattais un "Hollow". Qu'est-ce exactement?
-Les âmes des humains qui n'ont pas pu rejoindre la Soul Society à cause des regrets qui les maintiennent sur Terre, répondit abruptement la shinigami.
-Soul Society?
-Le paradis si tu préfères. Au fait, continua Kaori, t'as pas un endroit où je pourrai crécher le temps de ma mission. Je pionce sous les ponts, j'ai dû trouver des vestiaires de gymnase pour me laver. Cela me gonfle mortel. En échange, je pourrai t'aider à devenir plus forte, si tu dois affronter un Hollow toute seule.
-C'est à dire...
-Merci, t'es cool, Kat-chan!" Conclut Kaori sans lui laisser la moindre chance de protester.


Les deux jeunes filles arrivèrent devant la maison de Katsumi et, cette dernière ne savait pas trop comment elle allait devoir expliquer l'arrivée de Kaori. Il lui fallait une excuse potable. Si Gojyô ne rechignerait pas à accueillir une fille aussi sexy que sa nouvelle amie, il n'en était pas de même pour son frère. Hakkai ou Gokû ne seraient pas dérangé non plus.
"On a qu'à leur dire la vérité. Je ne suis pas censée dévoiler ce que je suis, mais bon, si toi, tu peux me voir sans mon gigai, ton frère possédant les mêmes capacités et tes amis étant des Youkais, ils sauront la vérité quand même.
-Oui, mais...
-T'en fais pas. Je me ferai discrète.
-C'est pas trop ça qui m'inquiète."
Les deux filles entrèrent dans le vestibule avant de quitter leurs chaussures et de pénétrer dans le salon. Gojyô était avachi sur le canapé, une cigarette au bec et Gokû mangeait des chips à ses côtés. Kaori resta un instant abasourdi devant le bric à bac encore plus invraisemblable que la chambre d'Ikkaku à ses pires moments : des paquets de chips traînaient de partout, les cendriers, une quinzaine au total, débordaient de mégots, sans parler des canettes de bières vides qui s'entassaient lamentablement à côté de Gojyô. La shinigami se demanda par où elle pourrait accéder à l'escalier qui mènerait aux chambres ou encore à la cuisine.
"Je suis rentrée. Fit Katsumi. Je vous présente Yukiho Kaori-san... euh..."
Elle laissa sa phrase en suspens, tant la situation lui paraissait saugrenue.
"Quoi? Fit Gojyô avant de remarquer ladite Kaori. Plutôt canon, ta copine."
Alors que le kappa pervers s'approchait de la jeune femme, cette dernière cherchant un endroit pour avancer afin de saluer les habitants de la demeure, donna un direct du droit en plein dans la figure du rouquin. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, Hakkai venait de rentrer à son tour dans le salon.
"Ah! Katsumi, tu as ramené une de tes amies?
-Cela dérange si elle reste quelques temps ici, elle...
-Des problèmes de logement, la coupa l'intéressée.
-Naturellement, cela ne pose pas de problème, il y a toujours la chambre d'ami de libre. Vous comptez rester pendant un moment, Yukino-san?
-Un mois."
Un silence brute s'établit. Kaori avait horreur de devoir compter sur les autres, d'autant qu'une des règles des guerriers était qu'un vrai mec cherchait lui-même son propre lit. Mais au moins, elle devait admettre que c'était mieux qu'à la belle étoile. Et pis ces types lui rappelaient les membres de sa Division.
"Sanzô est passé où? J'espère que cela ne le dérangera pas, fit Katsumi, rompant le silence.
-Me déranger en quoi? J'ai horreur des choses compliquées.
-Mon amie Kaori-san va rester ici quelques temps.
-J'ai entendu. Tant qu'elle ne dérange pas, tu fais ce que tu veux.
-Merci, grand-frère."
Kaori n'avait pu saluer le frère de Katsumi, un sentiment familier lui avait serré la gorge quand ses yeux s'étaient posés sur son visage. Quelque chose de lointain, quelque chose qu'elle avait oublié. Non, qu'elle avait enfoui. Son regard lui rappelait...

Chapitre IV
Le passé qui nous poursuit

　
Demeure de Kanzenon Bozatsu, Paradis Céleste.

"Kanzenon-dono, vous semblez particulièrement contente, aujourd'hui.
-Jiroshin, ces six-là... Fit la déesse avec son éternel sourire un peu moqueur. Leurs liens, malgré les siècles, les séparations et les réincarnations, ils finissent toujours par se revoir. Kendappa Ô... Non, Yukino Kaori, vas-tu choisir de renouer des liens que tu as enfoui au profit de ta nouvelle vie? Bah... Cela n'a pas tant d'importance, n'est-ce pas, Kendappa Ô?
-Kanzenon-dono! Interrompit un messager. Homura-sama, Shien-sama et Zenon-sama sont partis du Paradis sans en recevoir l'ordre. Ils ont déclenché une rébellion."
La déesse resta imperturbable.
"Devons-nous envoyer l'armée céleste à leurs trousses?
-Non.
-Pardon?
-Ce sont des incapables. Et ceux qui peuvent les arrêter, ce sont..."

Monde réel, quelques jours après l'arrivée de Kaori.

Kaori semblait s'habituer à sa vie temporaire. Katsumi partait le matin pour l'école et durant ce temps, Kaori était toujours par monts et par vaux, prétextant qu'elle travaillait. La réalité était qu'elle évitait le frère de Katsumi, Genjyô Sanzô. Pour une raison totalement inconnue, elle éprouvait un malaise face à cet homme tout en la fascinant. De plus, que ce soit Katsumi ou elle, aucune des filles n'avait osé révéler la vraie nature de la shinigami. Quelque chose d'inconnu les retenait d'avouer la vérité. Cet après-midi là, Kaori avait choisi de se poser dans un parc près de Seishun Gakuen.
"Pourquoi? Pourquoi je ressens cette insodable tristesse? Il est..." Songea la jeune femme alors qu'elle s'était assise contre un arbre. Ikkaku ou Yumichika ne l'avaient pas appelée et la shinigami regrettait presque de s'être installée chez Katsumi. Mais partir à l'anglaise ne lui semblait pire. Comme vouloir renier quelque chose qui lui avait manqué depuis très longtemps.
"Putain! J'ai pas de bol." Maugréa Kaori en s'allumant sa énième cigarette de la journée.

Kaori songea qu'elle n'avait décidément pas de chance. Après avoir longuement médité, elle s'était décidée de rentrer chez Katsumi. Elle découvrit que cette dernière voulait faire un repas où ils seraient tous ensemble. Ils s'attablèrent tous dans la salle à manger, heureusement nettoyée et rangée par Katsumi la veille. Cette dernière avait préparé des plats typiques que Gokû aurait tout mangé si Sanzô ne lui avait collé une tarte magistrale juste avant.
"Kat-chan, commença Kaori. Je pense qu'il serait préférable de tout leur dire.
-Mais, Kaori-san...
-Je sais, mais j'ai de quoi convaincre," acheva t’elle en sortant sa boite à pilule d'âme modifiée.
Sanzô restait parfaitement indifférent alors que ses trois compagnons les regardaient d'un air interrogateur.
"Kaori-san...
-C'est bon. En réalité, je ne suis pas Humaine.
-Youkai? S'écria Gokû.
-Non. Je suis... une shinigami."
Sanzô compris, tous restèrent interloqués. Un Ange de la Mort? C'était impossible mais Kaorié était on ne peu plus sérieuse.
"Je me devais de vous dire la vérité car... pour une raison inconnue, je sais que je vous ai déjà rencontrés, il y a longtemps.
-Qu'est-ce que tu dis? S'écria Katsumi.
-Tu l'as ressenti, quand tu m'as vue, n'est-ce pas? Je pensais... que briser un lien était plus facile que d'en créer, tout comme il est plus simple de briser un rêve que de le voir se réaliser.
-Tu dis que tu es une shinigami, tu veux nous prendre nos âmes, hein? Fit Sanzô d'un air mauvais.
-Non, je suis en mission pour surveiller le monde réel."
D'une voix un peu lasse, Kaori leur expliqua tout, de sa vie à la Soul Society aux Hollows et aux combats que les shinigamis livraient. Pour terminer, elle avala la pilule et reprit sa forme de Shinigami. Si Katsumi resta impassible, ses amis ne purent réellement rester de marbre.
"Je suis la Quatrième Siège de la Onzième Division, la Division la plus féroce, la plus puissante des Divisions. Acheva la jeune femme. Je suis en mission pour surveiller les activités des Hollows sur Terre. Et depuis que je suis là, quelque chose que je n'arrive à comprendre me dérange.
-Qu'est-ce que c'est? Lui demanda Hakkai.
-Je l'ignore. Je ne peux même pas dire s'il s'agit d'un ennemi ou d'un changement?
-Un changement?
-Oui... Répliqua Kaori avant d'ajouter après une infime hésitation. Vous rencontrer... C'était comme si c'était inévitable. J'ignore pourquoi.
-Rien n'est dû au hasard, murmura Katsumi, pour elle-même.
- Et la réponse viendra d'elle-même, comme une évidence," rétorqua Sanzô, pragmatique.
La shinigami le regarda, songeuse.

"Quoi qu'il arrive, je veux que cette vie immuable connaisse une fin dont je puisse être fière. Même si c'est mourir d'amour pour vous."

Kaori se réveilla en sursaut, le visage trempé de sueur, des larmes perlant à ses yeux. Son rêve avait été flou, sauf une seule chose, le regard de cet homme, un regard si douloureusement familier.
"Merde... Je comprends de moins en moins. C'est pas bon tout ça. Je n'aurai jamais dû venir ici. Je ne peux même pas rentrer à Soul Society sans motif valable. Pensa la jeune femme en sortant une cigarette. Pourquoi les choses doivent-elles se compliquer? Je déteste ça."
S'allumant sa clope, Kaori s'accouda contre la fenêtre de sa chambre et ouvrit les volets. La lune semblait la narguer de son éclat. Soudain, son portable sonna avec instance. Elle décrocha rapidement.
"Lieutenant Yukino. Vous êtes priés de rentrer le plus rapidement au Seireitei. Nous sommes attaqués, nous avons besoin de tous les combattants disponibles et nous allons fermer le dangaï menant au monde réel dans vingt minutes!"
Totalement estomaquée par cet ordre imprévu, la jeune femme dut calmer les battements désordonnés de son cœur.
"Pas le choix." Maugréa la shinigami.
Il était plus de deux heures du matin ; ne pouvant réveiller Katsumi à une heure pareille, Kaori griffonna une note rapide lui expliquant les raisons de son départ. Puis, aidée de son Zanpakûto, elle ouvrit la porte menant à la Soul Society.

Kira, Hinamori et Abarai avaient été sérieusement blessés. Leurs adversaires étaient très puissants. Ikkaku, Yumichika et Hitstugaya peinaient eux aussi à tenir tête à leurs assaillants.
"Mais qui êtes-vous, enfoirés? S'énerva le Capitaine de la Dixième.
-Nous sommes des dieux! Et du menu fretin comme vous n'intéressent pas nos maîtres.
-Pardon? Des dieux? S'esclaffa Ikkaku. Mon cul, oui!"
Soudain, les trois adversaires qui leur faisaient face, se regardèrent et reculèrent, le visage plein de déférence quand trois autres hommes apparurent. Ils semblaient très différents des autres, le premier avait un bandeau pareil à Kenpachi, portant des vêtements militaires occidentaux avec une mitraillette, le second portait une tenue chinoise traditionnelle et ses cheveux étaient noués en une sorte de chignon, pareil à celui d'Hinamori. Mais le troisième était encore plus étrange, portant des menottes avec une longue chaine et un lourd manteau avec d'étranges motifs brodés sur le tissu. Mais ce qui le rendait effrayant, notèrent les trois shinigamis encore debout, étaient ses yeux, son oeil droit était doré, le gauche d'un bleu océan.
"Homura-dono.
-C'est bon, vous avez fait du beau travail. Répliqua ledit Homura avant de les tuer avec un sabre de feu.
-Homura... Fit celui avec la mitraillette.
-Ne vous inquiétez pas, Shien, Zenon, notre objectif est de voir si elle est là. Et ces deux-là, poursuivit-il en désignant Ikkaku et Yumichika, ils devraient nous dire où elle se cache. Ah, mais laissez-nous nous présenter. Je suis Homura, le Prince des Dieux Guerriers. Et voici Zenon et Shien, des dieux guerriers sous mes ordres.
-C'est quoi ces conneries! Rugit Ikkaku.
-Où est Kendappa Ô... Je veux dire Yukino Kaori?
-Quoi?"
Homura hocha la tête et ledit Shien sortit deux fouets dont les cordes semblaient briller d'un bleu presque fluorescent. Alors qu'il allait attaquer, une voix familière se fit entendre.
"J'ai cru entendre qu'on m'appelait! Vous êtes des dieux, paraît? Plutôt intéressant."
Kaori apparut soudain, un sourire menaçant sur ses lèvres.
"Kendappa Ô... Cela faisait longtemps.
-Kendappa Ô? Tu te trompes, je m'appelle Yukino Kaori. Je ne connais pas de Kendappa Ô.
-Je vois, tu as vraiment tout oublié.
-Qu'est-ce vous voulez?
-Les Sûtras sacrés."
A cette phrase, Kaori se raidit. Katsumi. Son visage apparut et la shinigami se souvint de ce que la chanoinesse lui avait expliqué. Elle, son frère et son maître possédaient trois des cinq Sûtras ayant permis la création du monde, y compris de la Soul Society. Réunis, ils pouvaient tout engendrer, la création comme la destruction. Un pouvoir incommensurable.
"Tu te trompes, je ne les possède pas, répliqua la guerrière d'une voix qui se voulait assurée. Je ne connais pas leurs détenteurs.
-Mais si tu les connais.
-Quoi?
-En tout cas, tu n'as pas changé, Kendappa. Tu es toujours prête à mourir au combat, même si c'est par amour."
La jeune femme ne put rien répondre. Cette phrase lui évoquait quelque chose qu'elle avait oublié.
"Enfin, tu n'es pas prête à céder. Cela n'a pas d'importance. Tu es encore trop faible pour nous battre.
-Quoi? Répéta Kaori, peu sûre de comprendre.
-Ne t'inquiètes pas, nous nous reverrons." Acheva Homura avant de disparaître avec ses complices.