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Souffle de Lune

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MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeJeu 29 Sep - 19:49:21

Voilà un topic où je posterai des nouvelles. Niveau style, ces nouvelles ne seront pas des œuvres d’art, mais plutôt des essais de thèmes assez variés. Ce n’est pas très long en général. Dites-vous que c’est écrit sur des coups de tête avec des idées par forcément bien développées.

Vous pouvez me suggérer des idées de nouvelles par message privé, si vous voulez. Wink Pour les commentaires, c’est par ici.

Liste des nouvelles publiées à ce jour :



Dernière édition par Souffle de Lune le Dim 8 Jan - 16:26:33, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeJeu 29 Sep - 19:50:07

La fin du monde

21 décembre 2 012.

Cette date qui fit jaser les naïfs.

Ce jour-là, à l’aube, les enfants s’éveillèrent joyeusement, marquant d’une croix sur un calendrier le jour de moins qu’il leur restait à attendre avant le passage du père Noël. Les plus vieux d’entre eux se réjouirent plutôt de l’arrivée imminente des vacances qui les soulagerait de leur travail scolaire. La plupart des adultes, quant à eux, se rendirent au bureau, grognant dans les habituels embouteillages, s’arrêtant à l’occasion pour acheter une babiole à offrir à quelque beau-parent exigeant pour la fête aux racines religieuses que le rouleau compresseur du capitalisme avait changée en pompe à fric. Tout était comme d’habitude. Ou presque.

Ces manifestations tout à fait normales de la vie quotidienne étaient troublées par des hommes et des femmes étranges qui montraient des signes d’agitation fébrile. Ici, quelqu’un se promenait en portant une pancarte sur laquelle était inscrit en grosses lettres manuscrites les mots « Que Dieu vous bénisse ». Ailleurs, on voyait un petit homme descendre une avenue surpeuplée, donnant l’accolade en pleurant à tous ceux qu’il croisait et en leur souhaitant bonne chance. Sans parler du trublion qui se barricadait dans son appartement en clouant bruyamment des planches devant ses vitres, protégé par une manière d’armure en métal.

Cet homme avait l’air singulièrement ridicule. Sa tenue le forçait à se déplacer en crabe, les articulations des genoux n’étant pas assez souples pour lui permettre d’avancer tout droit. Chacun de ses pas faisait s’entrechoquer les pièces de sa tenue, si bien qu’on eût pu croire qu’il transportait une malle remplie de morceaux de verre. Il sursautait au moindre son, sa face de rat lançant des regards terrifiés aux alentours. De son visage, seuls ses yeux, petits, globuleux, éteints, soulignés par des poches bleuâtres, étaient visibles. Ses mouvements étaient saccadés, imprécis et maladroits. Régulièrement, il abandonnait son ouvrage pour écouter plus attentivement la radio qui, entre deux chansons, diffusait des bulletins d’informations.

Soudain, un bruit assourdissant déchira les tympans de l’homme. Terrifié, il se jeta sous une table recouverte d’une sorte d’épaisse couverture isolante aux reflets argentés. « Ça y est, c’est la fin du monde ! Les Mayas avaient raison ! », brailla-t-il d’une voix suraiguë. Il se boucha les oreilles et colla sa tête sur le sol en tremblant, la respiration rauque.

Il n’entendit pas la radio.

« AAAH ! Qu’est-ce qui se passe ? Il y a eu une explosion ? Chers auditeurs, restez calmes, nous serons de retour à l’antenne dans une minute…



Le gouvernement vient de nous informer qu’une attaque terroriste a eu lieu. Des bombes ont explosé simultanément dans toutes les centrales nucléaires du monde. Inutile de vous dire que toute forme de vie est vouée à la destruction, à cause de la radioactivité qui causera des dégâts irréparables… C’est la fin du monde… »

Comme tous ses semblables, l’homme mourut. Cependant, il ne comprit pas pourquoi.


Commentaires

Une nouvelle très courte, pas forcément très bien écrite, au scénario improbable. Ici, je dénonce tous ceux qui se bornent à croire que l’Homme ne causera pas sa propre perte à bien plus court terme que n’importe quelle catastrophe naturelle. J’espère que ça vous aura plu, même si c’est bof niveau écriture.
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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeVen 30 Sep - 15:49:58

Un sport noble

L’ombre rousse se glissa entre les arbres, furtive et gracieuse. Le bruit de ses pas sur l’humus pouvait aisément être confondu avec le murmure du vent tant sa marche était souple et légère. Soudain, la créature marqua l’arrêt et dressa les oreilles, attentive. Ses yeux coururent sur le sol à la recherche de l’origine du son qui l’avait alertée. Elle se dirigea lentement, précautionneusement, vers un petit lapin brun. La petite bête réalisa soudain qu’elle était traquée et s’enfuit en bondissant à toute vitesse vers les plaines.

La renarde fila à sa suite telle une flèche de feu. Le lapin était visiblement blessé ; sa patte arrière gauche balafrée d’une plaie l’empêchait de courir assez vite. La chasseresse bondit et mit fin aux souffrances de sa proie d’un rapide coup de crocs à la nuque, qui brisa d’un coup sa colonne vertébrale. Le gibier rendit l’âme sans souffrir.

Le crépuscule tombait sur la forêt, nimbant la fourrure propre et luisante de la renarde de flammes écarlates tandis qu’elle cheminait résolument. La femelle jeta un regard méfiant derrière elle avant de s’enfoncer dans un trou caché entre deux buissons de ronces.

Elle glapit doucement pour annoncer son arrivée aux cinq renardeaux qui dormaient jusqu’alors. Les petits accueillirent joyeusement leur mère, qui déposa le lapin devant sa progéniture. La mère attendit que sa portée fût repue avant de dévorer les restes. Alors qu’elle avalait le dernier morceau de la proie, elle entendit les pas lourds d’une créature pataude toute proche. Effrayée, la renarde se figea, la tête tournée vers l’entrée du terrier.

Une lumière aveuglante l’éblouit, des cris grossiers résonnèrent à ses oreilles, et des chiens se mirent à aboyer avec une excitation non dissimulée. Le cœur de la renarde s’affola. Ses petits étaient agglutinés l’un contre l’autre, tremblant de terreur alors que les pattes d’un des canidés grattaient le sol près du tunnel, comme pour en agrandir l’entrée. Malgré la peur, la mère s’approcha de l’entrée à l’instant exact où deux petits chiens se jetaient à l’intérieur l’un après l’autre. Grondant de haine, la renarde tenta de mordre le museau du premier chien, mais il parvint à esquiver son assaut et à la griffer à l’œil.

La douleur déchira la face de la renarde. Le sang voila sa vue. Borgne, elle continua malgré tout de rendre attaque pour attaque aux intrus. Les cris grossiers continuaient de retentir dans le calme de la forêt au coucher du soleil, encourageant les chiens à se battre. La renarde recevait de plus en plus de coups ; sa force faiblissait. Elle parvint à blesser l’un de ses adversaires tout près de la gorge, mais ce ne fut pas suffisant. Son pelage roux prit par endroits une couleur rouge tandis que sa vie s’écoulait lentement hors d’elle.

Les petits criaient de détresse sans interruption. Les chiens paraissaient inépuisables, et dans leurs yeux brillaient la joie d’être libres après une si longue période d’enfermement. Ils se défoulaient, conscients qu’ils devraient bientôt retourner dans leurs cages. Leur victime reculait de plus en plus, et ses glapissements de rage furent remplacés par des gémissements de plus en plus faibles. Désormais, la renarde boitait et le devant de son corps était parcouru de multiples plaies sanglantes. Elle tourna la tête pour regarder ses petits. La terreur sans nom qui brillait dans les yeux de la mère se reflétait dans ceux de ses renardeaux. L’inattention de la renarde lui valut de perdre une oreille entre les crocs sauvages de l’un des chiens. Abrutie par la douleur, elle recula davantage. Désormais, elle était tout au fond de son terrier, acculée. Les chiens aperçurent les cinq petits. Ils se jetèrent de part et d’autre de la renarde et commencèrent à déchiqueter les jeunes animaux. Les coups de la mère n’avaient même plus la force d’entamer la chair des chiens. Soudain, un flot de lumière tomba, et elle aperçut le visage de son tortionnaire, qui venait d’éventrer le plafond du terrier.

La face de l’homme était rouge, mangée par une barbe grise. Un grand sourire dévoilait ses dents jaunâtres. Il brandissait une pince ; à l’aide de l’outil, il enserra les flancs de la renarde dans un étau de fer et la souleva. Elle n’avait plus la force de se débattre. Elle ne put que regarder de son œil valide ses petits se faire écraser la tête à coups de talon par l’homme, un par un. Alors que le dernier petit mourait, il éclata de rire avant de dégainer un pistolet. Il le pointa sur la renarde et tira avec une habileté que seule l’expérience permettait d’acquérir : une fois dans chaque patte ; pause ; puis tir entre les deux yeux.


Commentaires

Cette barbarie se passe à notre époque. Je dénonce le déterrage, qui est une méthode de chasse scandaleuse, cruelle et… autorisée. Le point de vue de la renarde a été évidemment choisi pour comprendre à quel point les animaux chassés de cette manière peuvent souffrir.


Dernière édition par Souffle de Lune le Dim 8 Jan - 16:36:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeMer 19 Oct - 12:57:16

La voleuse du désert

Deux spectacles se déroulaient en parallèle. L’un multitude, l’autre unicité, mélange de chorégraphies radicalement différentes et pourtant si semblables. L’unique dansait, serpentait, se glissait, ondulait. Le tout trébuchait, tombait, grognait, criait. Harmonie seule au milieu du chaos.

L’air ondoyait comme remué par les battements d’ailes de fées invisibles. La chaleur accablante rendait le sol de pierres pavées brûlant. Le vent avait depuis longtemps abandonné sa lutte. Les hommes se bousculaient, s’invectivant ; les femmes transportaient des amphores sur leur tête.

Un battement de cœur. Quelque chose paraît plus lisse dans les mouvements.

Le marchand vendait des babioles en bois sculpté destinées à repousser les esprits. Il parlait d’une voix grossière et brute.

Ça s’approche.

Ici, il avait pris au piège un client, enchaîné par son hypocrisie. Ou si vous préférez, bloqué par sa politesse.

Elle est arrivée. Elle ressemble à un fantôme. Elle est parfaite. Dans ses gestes comme dans son apparence. C’est la perfection qui s’approche. Qui glisse. Qui vole même. Son voile pourpre pâle la cache entièrement.

Silence. L’homme cesse de parler. Il reprend son souffle.

Un clignement d’yeux. La statuette est partie. La voleuse parfaite prend son envol, courant vers les portes de la ville. L’homme grossier pousse des hurlements de haine. Les gardes s’éveillent de leur léthargie. La course trace un sillage de badauds étonnés.

Trop tard. Un coup de vent. Poussière de sable. Elle disparaît.

Commentaires

Très court, écrite sur un coup d’inspiration après que l’idée a flotté longtemps dans ma tête. Chapeau si vous arrivez à suivre !


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeMar 8 Nov - 21:45:47

Réflexions

Pas d’histoire aujourd’hui. Aujourd’hui, je vais vous parler directement, et vous dire mon avis sur moult choses qui me tiennent à cœur. Ce n’est que mon avis, ce n’est pas la vérité universelle. Vous pouvez très bien ne pas être d’accord avec moi, voire choqués par ce que je vais écrire. C’est à vous de ressentir ce qu’il vous plaira. Alors, évidemment, ce n’est pas une nouvelle au sens littéraire du terme, mais c’est quelque chose que je ressentais le besoin d’écrire. Ce sera peut-être, voire probablement, chaotique… à l’image de mes pensées. Ça risque aussi d’être long et chiant. C’est parti.

Il y a quelque chose qui me déprime à chaque fois que j’y pense. C’est quelque chose que je ne peux ni affecter, ni modifier, et qui, vu comme on est partis, risque d’être définitif et nocif. Je parle de la condition humaine, de l’essence même des Hommes. Au début, l’humanité se développait lentement, modérément – pas par volonté, mais tout simplement car nous n’avions pas encore suffisamment progressé pour aller aussi vite que nous le faisons de nos jours. Aujourd’hui, nous sommes sept milliards d’êtres humains sur Terre. Dans le contexte de notre époque, dans notre mentalité, nous avons acquis comme nécessaire que de prendre soin, dans la mesure du possible, de tous nos confrères et consœurs. Ce besoin d’aider tout le monde à vivre le mieux et le plus longtemps possible est en train de tout détruire.

Le progrès appelle le progrès, le développement appelle le développement, même la guerre est créatrice de richesses… C’est un cercle vicieux, immonde, qui va nous conduire à la fin de l’humanité, inéluctablement. Ce capitalisme est ancré dans les esprits, tout comme l’égoïsme. Plus nous grandissons, plus nous avons besoin de grandir. Plus il y a de naissances, plus il faut d’emplois, de services, d’aides, d’argent, plus il faut faire marcher la société. Quand va-t-on s’arrêter ? Je n’en sais rien, et ça me fait peur.

Sans parler de cette course à la vie éternelle… Par peur de la mort, l’Homme a tout fait pour prolonger sa vie. L’Homme a cherché le réconfort dans la religion, dans la croyance qu’il existe une sorte de vie après la mort (notons que les religions l’ont conduit à de nombreuses guerres pour savoir quelle ou quelle divinité vénérer – voici ce que donnent la puérilité et l’intolérance à grande échelle). L’Homme refuse de mourir. Et pourtant, combien seraient prêts à voir leurs corps se flétrir, pourrir, de plus en plus tard, de plus en plus longtemps, de plus en plus intensément ? Peu d’entre nous. Moi-même, si l’Homme n’avait pas brisé la sélection naturelle avec la médecine, je n’aurais sans aucun doute pas survécu, entre ma myopie, mon infection rénale à la naissance, et ma scoliose qui s’empire de plus en plus. J’ai l’impression de ne pas être finie, d’être « mal faite ».

Quelles raisons, mis à part la peur, ont motivé la quête de la vie éternelle ? Je ne sais vraiment pas… Je ne sais même pas moi-même lequel des deux me fait le plus peur : la mort ou la vie éternelle. Le néant m’effraie autant que l’impossibilité d’y accéder. (Oui oui, je suis athée, pour ceux qui veulent savoir, même si je me surprends parfois à espérer qu’un paradis existe.)

Nous asséchons la Terre de ses ressources sans la moindre considération, abîmant la vie d’autres espèces par notre simple soif du toujours plus grand, toujours plus « permetteur », toujours plus développé. Le pouvoir nous attire comme la lumière attire une phalène. Mais à quoi bon prendre le pouvoir dans une société où, justement, le pouvoir est défini par des normes arbitraires ? Alors, on cherche un sens à tout ça, et en attendant, on se développe encore et toujours, parce que si on ne le fait pas, les autres nous dépasseront… Pourquoi ne pas dire « stop » une bonne fois pour toutes ? Faire une pause, réfléchir aux choses que nous avons faites à l’endroit où nous vivons, essayer de réparer les dégâts… Tout simplement parce qu’il ne nous faudra guère beaucoup de temps pour repartir de plus belle. C’est dans la nature humaine. Exemple. Nous avons eu de nombreuses preuves de la nocivité du nucléaire. Et pourtant, malgré tout, nous continuons ! Qu’attendons-nous ? Une catastrophe à l’échelle mondiale ? Une guerre atomique ? Le vol de ces technologies mortelles afin de les utiliser pour des buts destructeurs ?

J’ai l’impression de ne pas comprendre mon espèce, sa superficialité, son égocentricité. L’humanité ne daigne apprendre de ses erreurs. Elle continue son petit bonhomme de chemin, poussant à chaque fois plus loin, encore plus loin. J’ai l’impression que le point de non retour sera bientôt atteint. Et quand les (éventuels) survivants contempleront les cendres des créations humaines, ils se diront : « Comment avons-nous pu en arriver là ? »

Leçon qui sera bien vite oubliée pour reprendre un développement frénétique…


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles I_icon_minitimeDim 8 Jan - 16:26:08

Réification inverse

Je…

Je n’en pouvais plus.

Ma jeunesse m’avait été dérobée. Je n’avais rien demandé. Je n’ai rien fait de mal. Je n’ai jamais voulu que ça m’arrive, et je n’ai rien fait pour. Pourquoi moi ? Pourquoi ? Il n’y avait donc pas de raison ? Cela me brisait. Le réalisaient-ils seulement ? Ces jeux qui semblaient tant les amuser me brisaient. Me réduisaient à l’état d’une bête traquée, qui ne trouvait refuge qu’en la solitude. Ont-ils seulement conscience ? Comprennent-ils que j’ai été changé à jamais ? Je ne pense pas. Ils sont trop jeunes.

Moi aussi, je suis jeune. Du moins, j’aurais aimé l’être pleinement. Mais ils m’ont amputé d’une partie de moi… Ils m’ont changé, contre ma volonté. Jamais je n’ai riposté. Je n’ai rien dit. À personne…

Je ne sais pas comment ça s’est passé. Comme tous les soirs, j’allais dans les plaines, sous les étoiles, et je m’allongeais. Je regardais la voûte céleste. C’était mon unique réconfort. Je vivais pour la solitude, le calme et le silence que m’apportaient ces moments sous l’éclat de la lune. Mais ce soir-là, je m’étais endormi…

J’ai rêvé. J’ai fait des rêves qui n’étaient pas les miens. Les couleurs, l’ambiance, étaient différents de ceux auxquels j’étais habitué dans mes songes… Une douce musique, éthérée, indistincte, baignait mes sens. Je me sentais flotter, mais tout paraissait si réel. Le monde défilait sous mes yeux à une vitesse folle. Je ne dirigeais rien. Jusqu’à ce que tout se stabilise.

J’ai alors vu l’un de mes persécuteurs. Je ne sais plus quel était son rêve. J’ai oublié. J’étais comme possédé. J’ai parlé d’une voix qui n’était pas la mienne, qui résonnait comme dans une cathédrale. La terreur sur son visage était affreuse. Une terreur si complète, si pleine d’horreur que la partie de moi dont j’étais encore conscient et maître en frissonnait. L’autre partie, ma rancœur, ma haine et mon amertume mélangées en un noyau compact, était en train de parler pour moi.

Ma sentence était immuable, et elle se répéta par trois fois, dans les esprits des trois autres.

Je m’éveillai. Je ne songeai même pas une seconde à croire que ces rêves n’avaient été que de simples rêves. Une partie de moi se sentait mal. L’autre jubilait d’un plaisir malsain.

Ils m’ont brisé… Je les ai brisés… Le jeu doit cesser. Il faisait encore nuit. Je restai là, sur la colline, seul, à regarder les étoiles, secoué par les tumultes de mes pensées.

Je ne me rappelle pas vraiment ce qui s’est passé. En retournant à l’école, on nous a dit qu’ils avaient tous les quatre eu un problème très grave et qu’ils ne pouvaient plus aller en cours comme nous. Je ne les ai jamais revus. On ne m’a plus jamais harcelé. Mais je n’en ressens aucune joie… Tant de gâchis. J’ai dix ans, mais je suis déjà trop vieux.

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Encore un truc de déprimée x) J’imagine que vous allez vous habituer, avec moi. Dites-vous que c’est le reflet de ce que ressent un humain qui ne se sent pas du tout à sa place dans son espèce de cons impérialistes et qui essaie de soutenir une amie déprimée toute la journée. Cette nouvelle a été inspirée par ma propre expérience et par une certaine musique que voici :

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