« Margot, Margot ! » appelait une fille affolée. « Ta mère ... je l'ai vue ... »
« Et ? Qu'est-ce qu'elle a, ma mère ? » demanda la jeune fille en se retournant.
« Elle est morte. »

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Voilà quelques heures que la police était là. Quelques heures que l'enquête avait commencé. Et rien n'avançait. Pour Margot, ce n'était qu'un cauchemar. Ce n'était tout simplement pas possible que sa mère soit morte. Sa mère était tout pour elle et là voilà seule. Margot passa sa main dans ses cheveux blond, un tic qu'elle avait attrapé il y a quelques année. Elle s'adossa dans le fond du fauteuil, résolue à ne plus en bouger. La jeune fille repensait encore à a l'expression figée sur le visage de sa mère. Une expression comme on n'en voit jamais. A vous glacer le sang. Non, ce n'était pas possible. L'agitation autour d'elle ne la faisait plus réagir. Sa maison était fouillée en entier par des policiers. Non loin de là, sa meilleure amie, Manon, parlait à une femme. De quoi parlait-elle au juste ? Quand Margot tourna la tête vers elle, elle put voir à quel point cette vision de mort avant choqué son amie. Quelle adolescente ne l'aurait pas été ? Margot voyait les chevaux noirs de Manon se secouer, frémir. Elle décida de la rejoindre. Prenant tout son courage en main, l'adolescente rejoignit son amie. Ses yeux ne disaient plus rien, le bleu était devenu terne. La femme, une policière surement, tourna la tête vers la jeune fille qui venait vers elle et fit un petit sourire, plus compatissant qu'autre chose. Et Manon n'arrivait pas à sourire. Margot inspira de l'air avant d'esquisser un sourire à la femme. Sur son enseigne, il était écrit : « Mme Delcirs ». Quel nom alors.
« Bonjour Margot. » lui dit gentiment Mme Delcirs.
« 'Jour » répondit mollement l'adolescente.
L'agent pinça ses lèvres un instant avant de reprendre.
« Il va falloir que tu aies vivre quelque part, dans un foyer. Tu n'as que 17 ans et tu n'es donc pas majeure. »
Cette partie n'était pas facile pour elle. Margot ouvrit ses yeux rond. Un foyer ? Elle ? Mais ce n'était pas possible ! Et puis, sa maison, qu'allaient-ils en faire ? L'agent de police dut voir son mécontentement car elle continua :
« Bien sur, ce n'est pas facile. Si tu as quelqu'un qui accepte que tu vive chez eux le temps que tu sois majeure ... Et ta maison serait gardée par nos hommes, il en va de soi ! »
Margot regarda la femme d'un air suspect, pas très optimiste par cette idée. Elle regarda Manon qui avait un air illuminé. La première regarda la deuxième en haussant les sourcils.
« Et pourquoi ne viendrais-tu pas chez moi ? » proposa Manon.
Bien sur, ça ne serait pas de refus, car Manon était sa meilleure amie depuis des années et des années. Tellement de temps qu'elle ne se souvient plus le temps qu'elles avaient passés ensemble.
« Il faut que tes parents soient d'accord. » ajouta l'agent Delcirs avant que Margot n'ait eu le temps d'accepter la proposition.
« Bien sur ! » La jeune fille aux cheveux noirs s'éloigna pour appeler ses parents.
« Ah, Margot ... voici une lettre de ta mère que nous avons retrouvé sur elle. »
La concernée prit cette lettre en main en la regardant bizarrement. Un souvenir de sa mère ? Le regard compatissant de la jeune femme était devenu gênant. Manon se dirigeait à grand pas vers elle, le regard étincelant ; Margot, quant à elle, cacha la lettre.
« Ils sont d'accord.»
Marché conclus.

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Margot n'en pouvait plus. En faite, elle se demandait vraiment si elle ne rêvait pas depuis tout à l'heure. Inconcevable, impensable ! Elle était contente d'emménager chez sa meilleure amie, mais pas au détriment de sa mère. Elle ne voulait pas emménager là bas parce que sa mère était morte ! L'adolescente aurait voulu emménager dans cette maison pour faire enrager sa mère ou alors pour s'amuser. Mais pas pour y dépendre. Seule dans sa maison, elle était si vulnérable. Pourtant, elle n'arrivait pas à la quitter. C'était l'endroit où elle avait vécu pendant de nombreuses années, depuis qu'elle était toute petite, et la quitter à cause d'un meurtre, ce n'était pas réjouissant. Margot leva les yeux vers le mur de la salle à manger. Elle y était cloitrée depuis que les policiers et Manon étaient partit. Elle devait allait faire ses valises, des valises lourdes, emportant tout ce qu'elle devait pour survivre hors de chez elle. La jolie blonde ne savait pas si elle allai survivre autre part. Avec pour seule lumière une lampe de chevet, le salon semblait lugubre. Il pourrait y avoir un voleur qu'on ne le verrait pas. Et Margot trouvait cela de plus en plus inquiétant. Pourtant, elle restait assise dans ce fauteuil, comme si de rien était. Comment vivre sans sa mère dorénavant ? Son père, elle ne l'avait jamais connu. Elle était seule. Pas encore orpheline, mais presque. Margot se souvint alors de la lettre que lui avait remise l'agent Delcirs. Une lettre de sa mère pour elle. Cette lettre l'intriguait tellement ... Sa mère savait-elle qu'elle allait mourir ? Impossible, mais pourtant. Elle prit la lettre qui se trouvait à coté d'elle et la regarda. Comme une lettre ordinaire mais elle avait encore le parfum de sa mère. Le cœur gros, elle se mit à déchirer le lettre, petit à petit, comme si en l'ouvrant, elle ouvrait des secrets inattendu. La gorge nouée, elle déploya la lettre. Elle n'était pas très longue mais les mots semblaient être écris en vitesse. Intriguée, Margot commença sa lecture.
« Ma Chérie,
Si tu reçois cette lettre, je dois être morte à l'heure qu'il est. Je te demande pardon. Pardon pour tout ce que j'aurais pu te cacher, car cela pourrait te nuire. Pardon parce que tu n'a jamais vu ton père (même si ce n'est pas une grosse perte). Pardon parce que je ne vais pas pouvoir voir ton fiancé, te voir mariée, voir tes enfants, être grand mère. J'aurais échoué. Ce n'est pas moi qui me suis donné la mort, je te rassure. Je voulais te protéger, te protéger à tout prix, quoi qu'il m'en coute. Et j'ai également échoué. Ma petite fille, fait bien attention à toi car il y a des ... personnes qui ne te veulent pas du bien. Je ne peux pas t'en dire plus. Personne ne doit lire cette lettre, personne. Maintenant, lis bien ce que je vais écrire : tu vas chercher des indices que j'ai disséminé partout. Quand je dis partout, ce n'est pas que dans la maison, sache le. Aide toi de quelqu'un, ne le fais pas seule et avec quelqu'un de confiance. Cherche ce que j'avais de plus précieux, ce que je préférais le plus. Je sais que tu le connais. A partir de là, suis les indices. Tu sauras tout à la fin du voyage.
Je t'aime Margot, je t'aime tellement.
Ta mère qui t'aime. »
Margot avait les larmes aux yeux et elle n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer. Bientôt, les gémissements inaudibles devinrent audible et les pleurs de Margot s'entendirent. Sur son visage baigné de larmes, on pouvait y lire la peur, l'incompréhension. Elle avait peur de ce qui pouvait se passer, de ce qui pouvait lui arriver. Dans quel pétrin s'était mis sa mère ? Dans quel pétrin l'avait-elle mises ? L'adolescente se mit à trembler, de la tête au pied. Elle connaissait déjà la personne qui allait l'aider. Le seul soucis, c'est qu'elle ne savait pas ce que sa mère entendait pas « ce qu'elle avait de plus précieux ». Qu'était-ce ? Et comment savoir que c'était le bon ? Margot essaya de se calmer pour penser. Elle ferma les yeux et finalement, elle pris son téléphone portable pour appeler Manon. Il faisait tard, et elle n'avait pas envie de rentrer seule. Pas dans le noir. Après le coup de fil, la belle blonde s'en alla à l'étage, se dirigea vers sa chambre et finalement se ravisa. Elle entreprit de fouiller la chambre de sa mère. Devant la porte, elle se demanda ce qu'elle allait trouver. Sa main trembla jusqu'à la poignée et l'ouvrit. Ce qu'elle vit la subjugua.
Ce n'était pas la chambre de sa mère ça ?! Si ? Mais quel était ce bordel intégral ? Un éléphant s'était-il introduit ici ? Devant les yeux de la jeune fille, la chambre de sa mère ne ressemblait plus à rien. Tout était sans dessus dessous, rien n'avait été épargné. La lampe de chevet cassée, ne donnant plus de lumière, les bijoux, les bracelets, tous à terre. Le matelas lui même avait été éventré puis jeté à terre, les coussins n'avaient plus leur duvet, l'armoire était couchée sur le sol, les livres étalés dont certains déchirés. Les vêtements d'habitude si élégants ressemblaient à des chiffons. Il n'y avait plus rien dans les armoires et Margot mis plusieurs minutes à regarder la chambre de la défunte. Et puis elle vit. Elle vit la fenêtre ouverte, les rideaux qui s'envolaient. Son regard était figé sur ce détail. Un détail. Sa mère ne laissait jamais la fenêtre ouverte au grand jamais ! Margot courut pour fermer cette fenêtre même si cela n'en valait plus la peine. Lorsqu'elle se retourna, elle entreprit de nettoyer un peu cette chambre. Elle remis le matelas à sa place, les coussins sur le lit, la couette étalée sur le matelas éventré. La lampe de chevet sur le meuble à coté du lit, les bijoux dans l'armoire prévue à cet effet. Les vêtements pèles mêles dans la penderie. Ensuite, elle vint aux livres. Elle les ramassa, un par un pour les remettre à leur places dans la bibliothèque qu'elle venait de remettre sur pied. Elle les compta et compris avec frayeur qu'il en manquait un. Elle devint toute bleue avant de se précipiter vers la table de chevet, dans le tiroir pour y découvrir un livre. « Roméo et Juliette ». Elle prit ce livre entre ses mains et le contempla. Il était tellement usé. Les pages avaient jaunies. Les reliures étaient en mauvais état. Alors, elle comprit. Elle comprit que c'était l'indice, le premier indice, qu'elle devait chercher. Elle ouvrit la première page et au lieu d'y découvrir l'habituel couverture de Roméo et Juliette, elle y vit l'écriture de sa mère.
« 65, Rue de Pierre d'Arseaux. Château de l'Ile de l'Oil.»
Un château ? Margot ouvrit grand les yeux en se demandant pourquoi sa mère avait écris un truc pareille dans son livre préféré. Dans le coin supérieur droit, elle vit le nom de jeune fille de sa mère « Hélène Thompson ». Elle n'avait plus utilisé son nom de jeune fille depuis son mariage. « Hélène Frinds » était la mariée. L'adolescente referma d'un geste le bouquin avant de vérifier que la fenêtre était bien fermée et les rideaux tirés. Puis, elle sortit de la chambre de sa mère. En se dirigeant vers sa chambre, elle entendit la sonnette de la porte d'entrée sonner. Elle descendit avec précaution avant de regarder la porte d'entrée. Était-ce son amie ou un malfrat ? La jeune fille tremblait de tout son corps et sa main se dirigea petit à petit vers la poignée quand elle entendit :
« Bon, tu m'ouvres la porte ? Je gèle moi ! »
Rassurée, elle ouvrit la porte et vit l'air indigné de son amie. Margot lui sauta au coup avant de l'entrainer à l'intérieur et de fermer la porte. Manon la regarda sans comprendre avant de commencer à parler, comme à son habitude.
« Il faut se dépêcher, ma mère nous attend dans la voiture. Tu as fait tes valises au moins ? Et puis, ça te fait pas trop bizarre de quitter ta maison ? Mais au moins, tu viens avec moi, c'est super ça ! »
« Manon ? » Margot tentait de l'arrêter de parler. « MANON ! »
La jeune fille s'arrêta de parler et regarda son amie. Ayant enfin le silence, elle avoua tout.
« J'ai l'impression que quelqu'un s'est introduit dans la maison. Dans la chambre de ma mère, plus précisément. »
Mais elle ne lui parla pas de la lettre, ni du livre, ni de l'adresse. Pas encore. La fille aux cheveux noirs ouvrit grand les yeux et la bouche avant de refermer la bouche.
« Quoi ? Mais t'as avertis la police au moins ? » En regardant l'air de son amie, elle comprit. « Mais t'es folle ?! Faut avertir la police ! »
« Manon, ça sert plus à rien. Viens dans ma chambre, m'aider pour mes valises, tu veux bien ? Et je dois te parler. »
Le moment fatidique. Margot regarda son amie et elles montèrent ensemble dans la chambre de Margot. Avec un sentiment d'être observées.

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Une fois dans la chambre qu'elle retrouva comme elle l'avait laissée, elle s'essaya lourdement sur son lit, Manon à ses cotés. Couchée sur son lit, elle regarda le plafond puis toute sa chambre. Elle se leva pour vérifier que rien ne manquait. Comme pourrait-elle laisser des objets ici ? Dans cette maison ou tout un chacun pouvait entrer ? Elle respira à fond puis, remarquant que rien n'avait été déplacé, elle pouvait enfin se reposer. Pendant tout ce temps, Manon la regardait sans rien dire. Elle sentait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et elle ne savait pas quoi. Manon voulu ouvrir la bouche et finalement, Margot l'interrompit.
« Je dois te dire un truc. Mais seulement si tu promet de ne rien dire à personne. Et d'accepter de m'aider en échange. J'aurais besoins de ton aide. »
Il fallait avouer que, bien que Manon parle beaucoup, elle était très intelligente et pratiquement la numéro une de la classe. Alors avoir Manon dans sa poche ne serait pas de trop. Manon hocha la tête de haut en bas, pour dire qu'elle était d'accord. Alors, Margot se lança.
« J'ai reçus une lettre de ma mère, que l'agent m'a donné. Tiens, lis la. »
Margot tendis la lettre pliée en plusieurs fois à son amie qui la prit, sceptique. Manon ouvrit la fameuse lettre et se mit à lire. Comme Margot quelques minutes plus tôt, elle pleura. C'était tellement émouvant. Elle replia la lettre, sécha les larmes.
« Et je suppose que tu as trouvé l'indice que tu cherchais. »
Margot hocha la tête et continua :
« Je dois aller à l'adresse 65, Rue de Pierre d'Arseaux. Château de l'Ile de l'Oil. Seulement c'est pas tout près de la porte ... » Avoua la jeune fille en réfléchissant.
Il fallait un plan infaillible. C'était quand même à plusieurs heures de route et elles ne savaient pas encore conduire, ni l'une, ni l'autre. Prendre le train ? Pourquoi pas, si c'était un peu plus près ... Alors Margot s'affala sur son lit et se tourna vers l'autre adolescente qui ne pipait plus un mot mais qui semblait réfléchir à cent à l'heure.
« Je ne sais pas quoi faire. Dois-je aller voir ou je laisse tomber ? »
Manon haussa les épaules sans vraiment de réponses précise. Elle fit un geste vers le livre de Roméo et Juliette et Margot lui donna. Manon l'étudia en profondeur ou tout du moins, elle semblait le faire. Manon reposa le livre sur le lit et se leva.
« Allez, faisons vite tes valises et on en reparlera chez moi, d'accord ? »
Cela voulait dire qu'elles allaient le faire. Dans quelques jours, elles auraient dix huit ans toutes les deux, ayant la chance d'être nées le même jour, la même heure et la même année. Une chance. Et surtout, elle était devenues amies au Collège. Depuis, elles ne s'étaient plus jamais quittées. Margot se leva, esquissa un sourire et prit ses deux grosses valises qu'elle étala sur le lit. Il fallait prendre des choses importantes. Tout de suite après, les deux adolescentes firent les valises. Tous les vêtements y passèrent, les bijoux, les chaussures. Des livres, un journal intime, des peluches. Des cadeaux, des figurines. Des photos, des petits mots. Quelques appareils technologiques. Elles se demandèrent si elles n'avaient rien oublié. Margot n'avait plus envie de partir de sa maison et au fur et à mesure qu'elle voyait que ses valises se finissaient, elle avait une grosse boule dans la gorge. Bientôt, les larmes firent leur apparition. Était-ce des larmes juste pour sa maison ou bien plus ? Des larmes pour sa mère et pour sa maison. Et des larmes rien que pour sa mère. Elle n'arrivait pas à croire que sa mère était partie pour la protéger et que maintenant, elle ne la protègerait plus comme avant. Quelques minutes plus tard, elles refermèrent les valises. En descendant, Margot eu la nostalgie de sa maison. Elle repensait à des moments uniques vécu dans cette grande maison. Une si belle maison. Un gâchis. En bas de l'escalier, elle fit attendre Manon et alla prendre sa veste, les clés de la maison et regarda le hall d'entrée. Cet endroit allait lui manquer, elle en était sûre à présent. Partir était plus dur qu'elle le pensait, elle ne savait pas si elle résisterait à la tentation d'y revenir un jour. Quand tout sera finit. Quand l'assassin de sa mère sera en prison, quand il n'y aura plus de danger pour elle et pour sa meilleure amie. Quand elle aura trouvé l'assassin, elle lui ferait payer.