Bon c'était une écriture d'invention à faire pour le lycée. 'Fallait écrire le premier chapitre d'une histoire fantastique. Vu que c'était que le premier chapitre, il fallait seulement les indices du fantastique, pas d'intrusion du fantastique. Il fallait aussi que l'on y retrouve les caractéristiques du genre fantastique: le doute, le malaise...
Comme 'fallait un titre je l'ai nommé Averse...

Citation :

Le lavabo devant lequel je me trouvais était faiblement éclairé par un unique plafonnier dont l'ampoule grésillait faiblement comme l'eut fait un feu de bois sur le point de mourir. Je levai le regard et contemplai mon visage dans un miroir bariolé de rayures négligemment accroché au dessus de l'évier. De mes yeux, on ne distinguait plus qu'un vaste réseau de veines éclatées. De larges cernes soulignaient ce regard morbide et ma peau flasque luisait, trempée de sueur et d'alcool. Les pores de ma peau, étrangement dilatés, semblaient comme un champ de cratères visqueux et nauséabonds. J'avais l'esprit embrumé par l'alcool et alors que je passais ma main dans mes cheveux gras et emmêlés, je pris conscience de l'effort que me demandait ce simple geste de soulever mon bras à la hauteur de mon crane. Je ne sais si j'eus une réelle prémonition ou si ce furent les vapeurs de l'alcool qui m'en convainquirent, mais au moment où je me retournai pour sortir de la salle de bain, l'ampoule dont la puissance baissait déjà depuis un petit moment s'éteignit brutalement. J'eus un sursaut de surprise que je réprimai fermement. Sans savoir pourquoi, cet endroit me parut soudain insalubre et je ressenti le besoin de le quitter le plus rapidement possible. Je pris la direction de la chambre à coucher, m'emparai de mon manteau, jetai un dernier regard à la prostituée en train de se rhabiller pour masquer les bleus que mes coups lui avaient infligés, et quittai d'un pas pressé l'hôtel où logeaient bon nombre de femmes de mauvaise vie que j'avais pris l'habitude de fréquenter.

Après plusieurs minutes de marche forcée sous une averse déchainée, j'arrivai enfin à ma voiture. J'éprouvai un profond soulagement de retrouver un objet si familier, et après avoir parcouru plusieurs rues de la démarche mal assurée de celui qui a trop bu, je poussai un soupir aussi bruyant que le barrissement d'un éléphant. Ce que je vis ensuite me glaça d'effroi, et le malaise que j'avais réussi à repousser revint à l'assaut. En face de moi, fixés sur moi, se trouvaient deux grands yeux surmontés de sourcils épais froncés dans une position de mécontentement. Le visage auquel ils appartenaient ne possédait pas de nez, mais une large bouche arborant un rictus malsain se dressait tout de même sous ces yeux qui me jetaient un regard à glacer du magma en fusion. J'eus un mouvement de recul, et la bête qui m'effrayait tant sembla légèrement relever la commissure de ses lèvres dans un sourire amusé. Le claquement sourd des chaussures sur le goudron retentit dans mon dos et, sur les nerfs, je me retournai vivement. L'homme qui par le bruit de ses pas sur le trottoir avait attiré mon attention sembla surpris de ma réaction mais continua néanmoins son chemin. Suspicieux, je le suivi du regard jusqu'à ce qu'il ai disparu au milieu des murs de pluie dont les nuages nous arrosaient. Mes sens en alerte, enfin le plus en alerte que l'alcool dont j'étais imbibé me le permettait, je parcourrai la rue des yeux à la recherche de tout élément que mon esprit angoissé jugerait comme suspect. Mon regard tomba sur les phares de ma voiture. Avec les trombes de pluie qui tombaient, on aurait pu les confondre avec de grands yeux accusateurs. Je baissai les yeux et observai mon pare-choc. Je revis soudain, l'espace d'un instant, la bouche en rictus coiffée d'un sourire mauvais. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine puis se calma légèrement en comprenant la supercherie. Restait toujours ce malaise gluant qui paraissait me coller à la peau. J'avais l'impression qu'il avait planté ses griffes dans ma chair et que je ne pouvais pas l'en détacher sans le laisser emporter quelques morceaux de mon être avec lui. J'éprouvais un sentiment étrange, et tout ce qui tombait sous mon regard me semblait anormal, difforme.

Je pris soudain conscience que j'étais sous la pluie alors que ma voiture se trouvait en face de moi. Ma main ruisselante d'eau partit alors à la recherche de mes clés, fouillant dans tous les recoins de mes poches, tâtonnant du bout des doigts comme un aveugle avec sa canne. Entre un billet fripé et des mouchoirs usagés, ma main se referma sur mon trousseau et l'arracha d'un mouvement que je voulu rapide et précis à la poche où il se trouvait. D'un geste habitué, mes doigts sélectionnèrent la bonne clé sans que j'aie besoin de baisser le regard. Alors que je m'approchai de la portière du conducteur et m'apprêtai à introduire la clé dans la serrure, le trousseau glissa de mes mains humides et heurta le sol dans un cliquetis désagréable. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine. Je m'accroupis pour ramasser mes clés. J'approchai une seconde fois la clé du verrou, et je me surpris à prier un dieu quel qu'il soit pour qu'il ne prolonge pas ce supplice. Cette fois ci, la clé entra parfaitement dans la serrure et tourna sans effort. J'ouvris la porte dans la précipitation, m'introduis dans l'ouverture et la claquai sans attendre. Une fois assis sur mon siège, je laissai mollement pendre ma tête et fermai les yeux.

Chez nous on dit un écrit d'invention ^^
le genre fantastique, c'est pas plutôt le rejet d'une peur inconnue, un peu du paranormal.
A part la voiture qui devient humaine je vois pas grand chose
T'as déjà eu ta note ?

et sinon, j'adore au début du texte cette desciption qui te va à merveille

Alors le fantastique c'est pas vraiment ça. Vous l'avez étudié ? Ensuite vu que je devais faire que le "premier chapitre" y a rien de réellement fantastique. Juste des indices. La voiture devient pas humaine. J'ai rendu la copie aujourd'hui.
Je suis heureux d'avoir sur rendre avec tant de précision à quoi ressemble ma gueule puisque tu l'as reconnue

Ouais on l'a vu vite fait lors d'un exposé, en parallèle au romantisme.
Ah bah c'est sympa, tu nous tiendras au courant de ta note

Bah nous on a eu tout un chapitre dessus x)

C'est super !
Le fantastique ils confondent avec le fantasy dans le manuel qu'on utilise (à mon grand désarroi) en français....

Pas dans le mien (a)
Sérieusement, c'est vraiment pas pareil O.O

Oui, je sais mais c'est vachement énervant de devoir utiliser ce bouquin de 1), ultrachiant, de 2), qui n'arive pas à différencier 2 genres littéraires.

J'avoue ! Surtout qu'après on a plusieurs types de fantasy (heroic, science, etc) et de fantastique.

Et puis (merci wiki) : "on distingue la fantasy du fantastique où le surnaturel fait intrusion dans les règles du monde habituel"

YUS' c'est GENIAL !!!!! J'adore ^^ (on retrouve t'as personnalité dedans, même si je te connais pas, ça ne m'étonne pas ) Je vois pas vraiment où est les fantastique (je sais, je sais ... c'est que le premier chapitre ) j'adore la description !! Je vois parfaitement la scène ! J'aime beaucoup le fait que ce soit pas pas "Barbie au pays du poney magique" ... enfin je m'entends, je veux dire par là que même si c'est fantastique, c'est très concret et j'adore ! Surtout les petits détails dans le genre : "cheveux gras" "mouchoirs usagés" !!!
T'as INTERET à écrire une suite !!!

Bon alors le prof m'a rendu ma copie
Voilà son commentaire:
" L'ensemble est bien écrit ! Une belle aisance ! C'est bien Marius ! Les visions étranges laissent préparer une suite qu'il faudrait rédiger ! En gros t'as compris, je veux lire la suite..."
J'ai obtenu la note de 15 Mais j'ai franchement eu le sum quand j'ai su qu'il m'avait retiré deux points. Selon lui la voiture ça fait déjà un peu intrusion fantastique. Et dire que j'aurai pu avoir 17 T-T... Meilleur boulot de la classe quoi >.<'

Bah franchement moi j'ai un 15 au français au lycée je suis méga contente
Tu la mérites ta note (:

Joli texte!
Enfin, pas ''joli'', mais très bien écrit! =D
Mais j,ai pas trop compris pourquoi ton prof t'avais enlevé deux points... Le rapport avec la voiture et le fantastique?

J'aime bien le commentaire du Prof ! XD surtout le "C'est bien Marius" !