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 [Reflets de Lune] Divers

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[Reflets de Lune] Divers _
MessageSujet: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeMar 3 Aoû - 10:13:16

Voila des trucs que j'écris de temps en temps, en général c'est assez court. Donc voila le premier. A chaque fois, je note endessous du titre le nom de la musique que j'ai écoutée pour l'écrire.


1
VIE SOUTERRAINE
(FUTUR POSSIBLE)
(New Moon (The Meadow), Alexandre Desplat)


Je repoussai les draps, impatiente de me soustraire à l'attraction de mon lit. Je me levai, et entrouvris les rideaux. Dehors, le ciel était gris. Il pleuvait. Le simulateur de fenêtres devait encore râler. Cette IPH, une Intelligence Presque Humaine, était chargée de réguler le décor des fenêtres.
Je tournai une page de mon calendrier, et vit la date. Douze mars deux mille deux cent cinquante-six. Cela faisait donc maintenant pile trente ans que l'humanité vivait dans des souterrains.
En effet, en deux mille deux cent vingt-six, la couche d'ozone, couche de protection de la terre, avait été réduite à néant. Trop de pollution, une activité spatiale trop intense, les raisons étaient multiples.
Nous, les humains, espèce soi-disant la plus évoluée, nous avions conscience de ce qui allait se produire, mais nous étions trop attachés à notre petit confort personnel pour se soucier de ce qui arriverait à nos enfants. Trop égoïstes.
En soupirant, je fermai mon esprit à ces pensées mélancoliques. Si je le pouvais, j'irai encore faire un petit séjour à la Surface. Un mot qui effrayait bien des gens. Depuis que l'humanité restante, donc environ trois milliards de survivants au radiations des ultraviolets, avait élu domicile sous terre, tout un chacun semblait avoir oublié qu'un jour, nous avions vécu au soleil, sans peur, sans guetter les cloches et les taches annonciatrices de cancers généralisés.
Je réessayai de m'expulser de mes pensées, et y parvint avec succès cette fois. Je chaussai mes pantoufles. Elles étaient chimiques. C'était mon expression préférée. C'est-à-dire qu'elles représentaient des lapins vert flash aux yeux rouges, un mariage qui faisait mal aux yeux. Je sortis, et suivi le couloir au fenêtres artificielles qui menait à ma salle-de-bains. Je regardai l'heure, et me mis soudain en branle.
Je serai sûrement en retard, comme ces trois derniers jours.
Certes, il y avait une raison qui me paraissait d'importance; mais mon patron s'en ficherait comme de sa première couche-culotte. Depuis trois nuits, je faisais un rêve étrange, toujours différent, mais don les paroles étaient toujours les mêmes: Chacun est amené à faire face à ses choix.
Je me plantai face à mon miroir, et me regardai vraiment pour la première fois depuis mon réveil. Du haut de mes vingt-six ans, mes grands yeux verts me dévisageaient avec insistance. Mes longs cheveux bruns descendant à ma taille, mon fin menton, mes lunettes à monture rectangulaire, comme le voulait la mode. Tout semblait normal. Je pris ma brosse à cheveux et entrepris de démêler ma tignasse, une chose non aisée.
Ayant enfin réussi à ressembler à autre chose qu'à un alien, j'enfilai une robe pourpre avec une manche et une bretelle et chaussai mes Converse. Depuis leur grand succès au vingt-et-unième siècle, leur gloire n'avait pas diminué.
Je claquai la porte en sortant, pénétrant dans l'artère principale de Bruxelles, qui avait été rebâtie sous terre non loin de sa précédente représentation.
Les voitures, motos, tous les engins polluants avaient été bannis pour des engins écologiques. Hélas, ils étaient arrivés trop tard. Comme d'habitude, une sensation de panique s'empara de moi. Le plafond était trop près, trop proche, trop noir, trop brut; une sensation d'étouffement s'infiltra insidieusement en moi, tentant de me faire renoncer. Je fermai les yeux et avançai à travers les piétons. La marée humaine n'était pas très dense, trop d'hommes et de femmes avaient péri durant la grande catastrophe, trente années plus tôt.
Comme d'habitude aussi, la vision de mon lieu de travail me revigora. C'était un grand bâtiment peint en bleu ciel. J'en connaissait la nuance grâce aux rares sorties que j'arrivai à glaner ici et là à la Surface.
J'étais scénariste pour une série intitulée "Docteur Homme et Mister Loup". Cette série en dix saisons racontait le parcours d'un homme transformé en loup-garou à la suite d'une erreur de manipulation génétique. Le premier épisode avait été d'une audition minable, mais le patron n'avait pu se résigner à mettre aux ordures une émission qui lui avait coûté si cher. Aussi, il m'avait confié la rédaction du scénario de l'épisode suivant. L'audimat avait triplé, puis quadruplé à l'épisode suivant. En tout, cent trente mille personnes regardaient la série dans les dix-huit langues utilisées pour les traductions.
Je montai les escaliers quatre à quatre, histoire de ne pas arriver encore plus en retard, et franchi la porte de mon bureau la tête haute.
Le syndicat avait absolument tenu à me payer un ordinateur qui écrivait ce que l'on lui dictait, un matériel bien pratique. Je m'installai sur ma chaise, et commençai à lui dire tout ce qui m'était passé par la tête durant la nuit.

Lorsque la journée s'acheva, une vingtaine de pages bien remplies clôturait mon travail. Je m'empressai d'éteindre l'unité centrale et de rentrer chez moi. Là, j'enfilai une paire de gants, une écharpe et un bonnet. Je sortis dans mon jardinet, et me retrouvai face à la paroi.
LA paroi.
Celle de la ville.
Je dégageai un gros champignon, et passai par l'entrée qui menait à la Surface. J'avais creusé cette sortie dès mon plus jeune âge, incapable de supporter le plafond de terre noire. Je montai à l'échelle que j'avais cachée, et arrivai un quart d'heure plus tard en surface.
La neige recouvrait tout, et pourtant le soleil était étincelant. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, le réchauffement climatique n'avait pas causé le réchauffement de la Belgique.
En effet, la fonte des glaces avait changé le trajet du Gulf Stream, ce courant qui réchauffait les côtes en hiver. Privé de ce soutien, le climat avait forci, ne permettant plus d'utiliser un bikini. De toute façon, exposer sa peau aux rayons solaires, donc ultraviolets, auraient été trop dangereux.
Non, décidément, tout ce que je pouvais faire, c'était regarder le ciel d'où tombaient les flocons. Comme chaque fois, la nuit tombant me transperça le cœur; le crépuscule était toujours là au rendez-vous.
Lorsque le froid se fit trop mordant, je me résignai à contrecœur à rentrer chez moi, laissant la mélancolie m'envahir. Je savais que dans ce cas-là, une solution était possible: aller me coucher, et attendre qu'un rêve me distraie.

La jeune fille, qui devait avoir seize ans, me dévisagea et lança "Chacun est amené à faire face à ses choix." Puis elle plongea dans la piscine que le ciel bleu nimbait d'un reflet indigo. C'est quand elle pénétra dans l'eau qu'un bruit retentit. Comme une immense déchirure. Même si je n'avais jamais entendu ce son, je savais que c'était le bruit de la couche d'ozone se déchirant.
J'ouvris les yeux, réveillée en sursaut.
Je gémis doucement, me tournai sur le côté et me rendormit.


Dernière édition par Reflets de Lune le Mar 10 Jan - 16:44:32, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeMer 4 Aoû - 17:22:12

PARTIE 2
(Jacob's theme, Howard Shore & He's Pirates, Klaus Badelt)

Le lendemain, même journée, même oppression, même émerveillement et même tristesse devant le crépuscule.
Chaque jour passant, chaque heure passant, chaque minute, chaque seconde, tout semblait étiré, tout semblait m'oppresser chaque instant un peu plus.
Pourquoi donc n'avions nous pu nous contenir, nous calmer, arrêter de détruire notre propre planète?
Le vendredi 21 mars, un changement sembla se produire.
L'air se réchauffa légèrement.
Comme chaque fois que cela se produisait, je pressentais un sortie à la Surface plus chaude, plus chaleureuse que les précédentes.
Sauf que, d'heure en heure, de minute en minute, de seconde en seconde, l'air se fit plus lourd, plus humide, plus chaud.
La grimpée du thermostat semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Au soir, j'étais en nage, et si j'avais été un chien, j'aurais tiré une langue de trente centimètres de long.
Je décidai de quitter mon lieu de travail au plus vite, afin d'aller m'aérer un peu sur mon île de paix.
Le trajet sembla interminable, bien que je courus d'un bout à l'autre, insensible à la douleur dans ma poitrine. Tout mon être protestait contre la chaleur, mais je serais bientôt soulagée.
Je montai l'échelle à toute vitesse, passai la trappe.
Le paysage désert était... changé.
Rien n'avait plus la même forme, la même couleur, la même luminosité.
Tout semblait chaud, brûlant et surtout... effrayant.
Je me raidis.
Un mouvement.
Une silhouette humaine.


Dernière édition par Reflets de Lune le Ven 15 Avr - 11:55:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeJeu 5 Aoû - 12:42:45

Partie 3
(I belong to you (remix pour new moon), Muse;
Jacob's theme, Howard Shore; (j'ai un gros, gros coup de coeur sur celle-là)
New moon (the meadow), Alexandre Desplat;
Bella's Lullaby, (remix pour twilight) Carter Burwel;
Cause à effet, Diam's)

Je me plaquai au sol, dans les broussailles sèches et humides.
Je ne l'ai peut-être pas précisé, mais les sorties à la Surface sont aussi interdites par la loi. Si l'on me prenait là, je risqua gros.
Très gros.
La silhouette, celle d'un homme, se pencha, et sembla gratter la terre tout en marmonnant à la droite d'un grand arbre. Il sortit quelque chose d'une sorte de besace, et le déposa là. Il appuya ensuite sur une sorte de bouton, produisant un déclic, puis s'éclipsa vite fait Tout à sa fuite, il passa à quelques centimètres de moi sans me remarquer.
Découvrant son visage, j'eus un choc.
Ce n'était autre que Michel Hachiparmentier, le premier ministre actuel de la Belgique. Celui qui avait décrété l'enterrement de toutes es nations. Celui qui avait expliqué que nous ne pouvions plus polluer. Celui qui avait été déchu de son poste après avoir été pris en flagrant délit de faire tourner un moteur des années 1950, juste pour qu'il produise un gros nuage de fumée noire. Il avait été prouvé que si l'on faisait cela, la Terre... Exploserait.
Justement, de l'objet qu'il avait déposé sur le sol, s'en échappait un nuage semblable.


Dernière édition par Reflets de Lune le Ven 15 Avr - 11:55:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeJeu 2 Sep - 13:42:16

Dans la plus pure tradition débile, voici un truc que j'ai inventé (vous noterez les ressemblance avec le DDN, c'est normal je trouve ça tordant)

EPISODE 1: LE GROUPE


Musique d'introduction
VOIX-OFF: Épisode 1 : Le groupe
HUMAIN: Mais qu'est-ce qu'ils glandent encore... Putain, on avait bien dit 10 heures, place de Trivoz!
Bruits de pas,(Sabots, 3 normaaux, 1 très lourd) arrêt
HUMAIN: Ah ben vous voilà, vous autres!
Grognements
SORCIER: Comme vous le savez sûrement, nous avons été demandés afin de récupérer l'Épée de la Baston, relique du dieu de la Guerre, Eresta. C'est-à-dire que nous menons une campagne contre l'invasion barbare du nord, et nous aurions besoin de l'aide d'un dieu, que nous allons invoquer grâce à cette relique.
À partir de "Eresta", sa voix décroit, remplacée par les autres qui discutent. À partir de "campagne", c'est le bruit de l'Orc qui tape sur le Sorcier pour le faire taire.
HUMAIN: Eh, toi, l'Orc, t'aurait pas vu le Scribe? Pasqu'on n'est pas tellement tellement en avance!
ORC: Nan.
HUMAIN: Soupir. Putain, on va pas l'attendre toute la journée! Et le Nain qui s'y met! Mais bordel, on avait dit 10 heures! C'est pas la mer à boire!
2 pas qui s'approchent, petits, très rapides.
HUMAIN: Ah ben tiens, v'là les deux glandus!
FÉE: Eh ben le Nain! Jolie épée! À peine plus grande que toi!
NAIN: Ta gueule.
SCRIBE: Eh, c'est quoi ce grand truc blanc, avec des yeux rouges, des flammes qui sortent des trous de nez et une crinière verte et des sabots rouges?
FÉE: C'est la Licorne. Elle comprend ce qu'on dit, mais elle sait pas parler.
HUMAIN: J'aimerai bien que certaines personnes arrêtent de parler, moi.
SORCIER: Mais de qui parle ce personnage?
LICORNE: Hennissements (minimum 30 secondes)
FÉE: Elle dit qu'on pourrait peut-être se mettre en marche.
NAIN: Où est-ce qu'on va, d'ailleurs?
HUMAIN: Eh bien nous allons pénétrer dans le temple d'Eresta. Il parait qu'il y a plein de pièges, d'embuscades et d'ennemis buter, là-dedans.
ORC: Génial!
HUMAIN: Ouais, mais c'est pas tout ça hein, faudrait qu'on y aille!
Bruits de pas (1 lourd, 2 petits rapides, 2 normaux, sabots)
ORC: Le Nain... J'trouve que t'a une sale gueule.
NAIN: Et toi, tu t'es vu? J'vais t'en mettre une, tiens!
ORC: Raté!
NAIN: Putain...
HUMAIN: Oh, vous êtes carrément lourds, là. C'est pas un peu fini, tout ce bordel?
ORC+NAIN: Nan!
SORCIER: Voyons, voyons, la violence ne résout rien! Moi-même, quand...
Bruit de l'Orc qui frappe le Sorcier
SORCIER: Héééé! Maiiis euuuuuuuuh!
HUMAIN: Mes amis, nous voici sortis de la ville. Donc, nous devons traverser la jungle en direction du nord-ouest, et on trouvera le temple sur notre passage.
FÉE: Et il faut beaucoup marcher dans la jungle?
HUMAIN: Normalement, non, il y a juste 4 kilomètres. Bon, avant d'y pénétrer, on va faire le point. Est-ce que vous avez tous des torches? Des vivres et de l'eau? Des armes?
Tous ensemble:
FÉE: Des brosses à cheveux?
SCRIBE: Du papier?
SORCIER: Des livres de sorts?
LICORNE: Hennissements
ORC: Des couteaux?
NAIN: Du vin?

HUMAIN: Mais quel est le rapport d'une quête épique avec des brosses à cheveux?
FÉE: Je sais pas, mais si j'suis pas bien coiffée, ça va pas aider.
HUMAIN: Bordel... Et qu'est-ce que la Licorne a dit?
NAIN: Rien à foutre, ça peut être que débile.
FÉE: Crevard!
HUMAIN: D'accord, mais pour la traduction?
FÉE: Elle a demandé si on avait pris de l'herbe.
HUMAIN: Nan.
Tous ensemble:
NAIN: Tant mieux, comme ça elle va crever de faim!
FÉE: Oh la la, mais quel dommage!

HUMAIN: Bon, c'est pas tout ça, mais en route!
Musique de fin
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeSam 1 Oct - 18:34:02

Sujet abandonné pendant quelques millénaires mais le GRAND RETOUR EST LÀ !!! //SBAFF//

Donc. Voici les trois textes que j'avais ^présenté à mon examen de vétérante sur Forgotten World.

1. Texte sur le suicide, sans être triste.

Zahara regarde sous elle. Quelques centimètres de terre caillouteuse, quelques centimètres la retenant à la vie. Puis, le vide. Que fait-elle là, au juste ? Pourquoi est-elle venue ici, ce matin, alors que toute la ville est encore endormie sous la chape de brume de cette nuit ?
Parce qu'il l'a quittée ?
Zahara réfléchit.

Le suicide. Qu'est-ce que le suicide ? Pourquoi mettre un terme à sa vie ?
Par tristesse ? Par désespoir ? C'est cela qui fait que l'on est vivant, que l'on se sent soi-même, que l'on est... humain. Sans ces émotions, nous ne serions rien de plus que des animaux. Et puis pourquoi, sur un coup de tête, décider de ne plus vivre ? Le bonheur de moments quotidiens ne vaut-il pas la douleur de quelques instants ?
Les sensations, les cinq sens en éveil, les ressentis qui déferlent. On ne prend conscience de tout cela que lorsqu'on risque d'en être séparé.
Voilà que les humains, dans leur grande stupidité, bouleversent les lois de la Nature ! Mettre un terme à sa propre vie, souffler dessus comme une bougie qu'on éteint ! Quoi de plus ridicule que de vouloir se supprimer soi-même ?
Les autres espèces l'ont bien compris. Chez les animaux, seuls ceux devenus inutiles se suicident, comme chez les fourmis par exemple. Le sens du patriotisme va tellement loin qu'elles se suicident pour ne pas gêner les autres ! Quel don de soi extraordinaire !
Alors que chez les hommes... La mort, considérée comme échappatoire à une vie devenue trop lourde, à un passé trop sombre, à un futur indiscernable.
Les humains se tuent par égoïsme. C'est vouloir son "bien-être" immédiat, instantané, sans penser à la peine que l'on peut faire aux autres, aux gens que l'on connaît, à ses amis. Que penseraient-ils de nous, si, sur un coup de tête, on décidait de ne plus jamais les revoir ?
Comme si ils n'avaient jamais été à la hauteur...
Ce qui ne tue pas rend plus fort. Quelle phrase stupide. Et pleine de bon sens, tout à la fois.
Si on prononce cette phrase devant un handicapé à vie, qui a survécu à un terrible accident mais qui ne peut plus bouger, il nous rirait au nez... dans le meilleur des cas.
Et pourtant, si l'on interprète cela d'une autre façon... Si l'on considère que résister au suicide ne tue pas, alors on est plus fort ?

Un oiseau passe, les ailes déployées, un cri encore retenu dans le bec. Il plonge le long de la falaise, frôle la plaine qui s'étend en-dessous, remonte. Va rejoindre son nid.
Zahara retient presque un sourire au travers de ses larmes.
Elle recule, loin de la falaise.
Vivante.
Plus forte.


2. Découverte d'un nouveau monde par deux enfants, comprenant des dialogues et une balançoire brisée.

- Dis, tu crois qu'il y a un autre monde par-delà les nuages ? Demanda Loudi.
Une dizaine d'années, le visage triangulaire, les oreilles hautes, les yeux verts, la fillette avait tout du parfait petit elfe. Sa peau pâle lui donnait un air d'ange tombé du ciel. C'était cela. L'air d'un ange et d'un elfe, tout à la fois.
- Je ne sais. Il faudrait y aller pour vérifier.
Aggélos. Quelques années de plus, le teint basané, les cheveux noirs, les yeux noirs, et un air constamment amusé. L'exact contraire de Loudi. Il ressemblait un diablotin prêt à sortir de sa boîte.
- Et comment on fait pour y aller ?
- Si je te pousse suffisamment fort, peut-être que tu t'envoleras. Et puis quand tu atterriras sur les nuages, tu n'auras qu'à me lancer une corde, et tu me tireras.
- D'accord !
L'affaire fut rondement rondement menée. Loudi enroula quelques mètres de corde autour de sa taille, la noua solidement et grimpa sur la balançoire. Aggélos prit son élan et poussa la petite fille de toutes ses forces.
Le plateau de bois se mit en mouvement, les cordes grincèrent, Loudi se mit à voler.
- Plus vite ! Plus vite ! Cria-t-elle, au comble de l'excitation.
Aggélos ne répondit rien, mais redoubla d'efforts.
C'est au moment où la fillette, portée par la balançoire, atteignit un point où les cordes de la planchette étaient parallèles au sol que tout céda.
Avec un claquement retentissant, les ficelles, probablement abîmées par un long hiver, craquèrent, libérant la planche de bois... et Loudi.
Qui s'envola.
Elle poussa un long cri, pas de terreur mais de joie persuadée qu'elle monterait jusqu'au nuages... Mais la gravité la rattrapa bien vite, et elle redescendit sur Terre.
Par bonheur, au lieu de retomber sur le sol tapissé de gazon mais bien trop dur, elle atterrit dans le lac, avec un plouf retentissant.
Aussitôt, Aggélos, affolé, se précipita vers les bulles qui affleuraient encore. Il plongea, l'attrapa par un pied pendant qu'elle ne descendait pas trop profondément, et la tracta jusqu'au bord. Il l'allongea et la regarda anxieusement.
Elle ouvrit les yeux, cracha une gorgée d'eau, et se mit aussitôt à parler.
- Aggélos, tu ne devineras jamais ce que j'ai vu ! Il y avait des algues, mais au fond, il y avait une forêt, avec des lapins tout roses, et puis des chevaux avec des cornes et des ailes, et puis des petites madames avec des ailes et des baguettes magies ! Je suis sûres que c'étaient des fées !
- C'est ça, c'est ça, dit le garçon pour la calmer, persuadé qu'elle divaguait.
Mais elle lui attrapa le poignet avec force pour l'obliger à l'écouter.
- Je t'assure ! Viens, viens avec moi et tu verras !
Aggélos finit par céder, plus pour qu'elle le laisse tranquille que pour vérifier ses dires.
Ils plongèrent ensemble, l'eau fraîche les débarrassant de la chaleur de cette après-midi de printemps.
À la grande surprise d'Aggélos, la forêt apparut devant ses yeux.
Les garçon et la fille nagèrent au plus profond, et remarquèrent que l'autre monde semblait contenu dans une sorte de bulle. Loudi plongea la main à travers la paroi, l'enfonça sans difficulté, et tira son ami à sa suite.
Devant leurs yeux émerveillés, tout était comme dans la description de la fillette, mais avec bien d'autres détails :
La forêt était en fait constituée d'arbres au couleurs multiples, de petites créatures humanoïdes mais pleines de poils couraient partout, de petits elfes aux cheveux de feu voletaient...
Une licorne les prit sur son dos, et leur fit découvrir le nouveau monde.
Comme dans un rêve.



3. Texte sur la guerre avec garage et vieille voiture.

Le crépitement des mitraillettes déchira le silence de la nuit. Puis, la sirène se mit à rugir. C'était le signal : il y allait avoir un bombardement, et tout le monde devait se réfugier dans les souterrains.
Kineta sursauta dans son lit, brusquement réveillée.
Depuis qu la guerre avait commencé, une dizaine de mois plutôt, ce genre d'événements arrivaient couramment. Il suffisait de ne pas paniquer.
La jeune femme, après avoir chaussé ses pantoufles, descendit les escaliers à toute vitesse, puis descendit à la cave. Celle-ci, transformée en garage, renfermait ce que la célibataire avait de plus précieux : la vieille Ford Gran Torino de son arrière-arrière-arrière-grand-père. Forcément, c'était un cadeau de famille. Une voiture solide, rapide et chouchoutée par Kineta.
Le garage était suffisamment profondément enterré pour pouvoir servir de refuge pendant les bombardements : aussi Kineta s'y réfugiait-elle pour nettoyer, briquer, réparer son antiquité. En même temps, elle se posait quelques questions existentielles, telles que la raison de la guerre...
Celle-ci avait début le 30 juin précédent. Un président avait offensé un dictateur celui-ci avait répondu par les armes et tout s'était enflammé, jusqu'à entraîner le monde entier dans le conflit. En fait, le président avait simplement commencé à boire son café avant le dictateur, qui l'avait très très mal pris.
Kineta ouvrit la portière de la Gran Torino, se glissa sur le siège et médita quelques instants dans la bonne odeur de cuir.
Pourquoi les hommes se faisaient-ils la guerre ? Quel plaisir y avait-il de détruire le biens, les vies d'autrui ? Quel plaisir pouvait-on tirer de la souffrance que l'on causait ?
Et en plus, on décernait des médailles de bravoure face à l'ennemi. Des médailles récompensant d'avoir tué des gens. Des êtres humains, des reflets de soi-même. La cruauté humaine, la bêtise des hommes, n'avaient-elles donc aucune limite ?
Kineta sourit, et sortit de la voiture en se délectant du bruit que fit la portière en se fermant.
La guerre était là, dehors, mais elle était à l'abri, dans son garage, avec le legs de sa famille depuis bien des générations.
Elle attrapa une éponge, versa un peu de savon dessus, et commença à briquer le garde-boue qui ne reluisait pas assez à son goût.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeLun 9 Jan - 17:19:06

Yop, les p'tits potes !

Disparus ; la foi ? ; les hommes.

Pourquoi ce titre ? Parce que ça résume les sujets que j'ai abordé dans ce texte, qui serait plutôt un ensemble de réflexion qu'une « vraie » nouvelle.
Voilà, c'est pas vraiment un « texte » comme on aime
La mort. Quel concept étrange et raffiné, administré de tous temps de milles manières, savouré par les criminels (ceux que l'on nommera ainsi, du moins) et pourtant redouté par (presque) tout le monde.
Les criminels, justement. Ceux, dévoilés au grand jour, que l'on sermonne publiquement et que tout le monde blâme. Oh bien sûr, la moralité nous interdit d'éteindre le souffle de vie d'un autre. Oui, tuer est, en soi, une action néfaste.
Mais d'autres tuent des dizaines de fois, sans remords ou avec, c'est selon, et personne ne leur reprochera jamais rien. Ne parlons même pas des dictateurs que l'on laisse vivre « en paix » par simple intérêt monétaire.
L'homme se dit le plus évolué des animaux, s'autorisant même à se sortir de cette dernière catégorie. Peut-être. Peut-être sommes-nous plus intelligents. Mais j'en doute. Fortement.
L'argent. Principal moteur pour la plupart des êtres de notre espèce.
Je disais donc (histoire d'en revenir un peu au sujet principal de ce texte).
Qui sommes-nous pour juger du droit de vie et de mort sur autrui ?
Qui sommes-nous, là, béats de notre propre certitude de toute-puissance, sûrs de notre pouvoir et de notre intelligence ?
De tous temps, les hommes se sont querellés pour savoir quel dieu était le meilleur, lequel était le « vrai ».
Ridicule.
Les guerres « saintes » sont faites au nom de l'amour, de la conversion des barbares. Les croisés ont tué des gens au nom de l'amour ! C'est tellement.. pire que paradoxal,un mot qui serait une sorte de mélange de paradoxe et de débilité, si vous le trouvez n'hésitez pas à le dire.
Certains s'en sont rendu compte ; la plupart du temps, les dirigeants au pouvoir se sont empressés de les faire taire.
Pourquoi plaçons-nous notre intelligence dans le plus mauvais ? Les guerres : le développement économique et technique s'est fait bien plus rapidement durant les période 14-18 et 39-45.
Pourquoi ? Pourquoi ne pas mettre notre intelligence à des fins plus généreuses, à des fins plus intéressantes et altruistes ?
Ce que l'homme désire le plus est en général ce qui lui fait le plus mal. Phrase d'Albus Dumbledore, autrement dit de J. K. Rowling.
Pourquoi désirons nous ce qui nous fait le plus mal ? Simplement, parce que, tels les papillons, nous sommes attirés par les flammes des bougies dans la noirceur qui nous entoure. Et que, immanquablement... Nous finissons par nous y brûler les ailes.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeMer 1 Fév - 16:04:54

Être moi est devenu un supplice. Pourquoi ne puis-je être quelqu'un d'autre ? Simplement un peu plus vieille, je n'en demande pas plus. Je veux bien garder la même tête, mes binocles et mes boutons.Je voudrais juste avoir son âge.
Il drôle, intelligent, gentil, et, pour ne rien gâcher, il est beau, tellement beau que ça devrait être interdit. Enfin bref, il est parfait quoi. Un adjectif bien pâle pour le décrire. J'adore la façon dont il sourit, ses yeux qui brillent, et ses blagues, même quand elle sont nulles. J'adore son accent, sa voix qui lui colle comme un gant. Il est hyper grand, bien plus que moi, mais ce n'est pas gênant, ça colle au personnage. J'aime la façon dont il croise les bras, j'aime sa coupe de cheveux et même son nez, qui, selon certains, serait un peu trop long. J'aime le voir, même de dos, j'adore l'arc de sa nuque et la façon dont il tourne la tête.
Quand il passe, ça fait comme dans les livres, ça me fait des papillons dans l'estomac. Je crois que je suis complètement dingue, mais je suis folle de lui.
Je ne peux le voir que trois heures par semaines. Mais là je peux le contempler à satisfaction. (et encore). Le vendredi, il vient souvent s'asseoir juste devant moi.
Quand je ne le vois pas, j'essaye de l'entrapercevoir dans les couloirs, juste quelques instants. Je crois qu'il m'aime bien, mais sans plus.
Je voudrais qu'il en soit autremement.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeSam 4 Fév - 15:33:14


Descriptions diverses


Aussi appelées DD. J'ai toujours du mal à décrire les lieux, les gens, enfin, à décrire quoi. J'avoue que je préfère l'action (une bonne baston, y'a que ça de vrai !)
Donc je me suis dit qu'il faudrait que je m'entraîne un peu. Donc voilà. Smile


. Elle avait le front haut, large, et deux yeux bruns chocolat qui dévisageaient les autres avec une insistance non-dissimulée. Ils pétillaient, comme dans l'attente d'une bonne blague. Le teint bronzé de ses joues laissait entrevoir les vacances à la côte, au ski peut-être. Ses cheveux bruns soyeux descendaient en cascades désordonnées jusqu'au milieu de son dos, leurs mèches atypiques lui conférant une sorte d'élégance négligée. Elle avait une bouche charmante, charnue, et dont on pouvait deviner qu'elle riait souvent. Elle se tenait droite, les pieds légèrement en canard, pour s'assurer un équilibre dans le couloir où elle se faisait sans cesse bousculer par les autres élèves, pressés de rejoindre leurs classes. Cela faisait longtemps qu'il avait sonné, mais elle restait plantée là, aussi immuable que le roc sur la plaine.

Voilà pour une description de personne. Bientôt un lieu, sans doute..
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeDim 5 Fév - 14:59:49

Descriptions diverses



LIEUX
La pièce était mal éclairée, abandonnant le visiteur dans une aura mystérieuse. Un tapis poilu ornait le sol, blanc cassé, dans une parfaite interprétation du "ne marchez pas sinon vous allez tout salir". Le haut plafond supportait un immense lustre de cristal qui annonçait avec ostentation la richesse des lieux. De lourdes tentures coupaient la lumière de l'extérieur, masquant à moitié les châssis de bois ouvragé et ciré. Au centre de la pièce, un feu de bois réchauffait l'ensemble, avec trois fauteuils design l'encadrant. Une petite table basse trônait au milieu de ces derniers, sans doute destinée à accueillir le plateau de thé des amies de la vieille dame qui habitait là. Un peu plus loin, la table à manger s'étendait, longue, interminable. Une douzaine de chaises Louis XIV l'encadraient, tels des soldats figés. Un buffet trônait dans un coin de la pièce, empli de vaisselle de porcelaine fine et de verres de cristal.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeDim 5 Fév - 15:12:17

Descriptions diverses



CHAT
Il était noir comme une nuit sans lune. Seuls ses yeux, deux croissants verts, illuminaient sa noirceur. Son pelage lisse et brillant épousait tous ses mouvement, laissant entrapercevoir ses muscles rouler sous sa fourrure. Deux grandes oreilles, jamais immobiles, surmontaient un large front, deux yeux intelligents aux larges pupilles. sont nez, légèrement humide, s'approcha de la feuille... Jusqu'à la toucher...
Il s'enfuit, ses pattes dansant une sarabande effrénée, tandis que son cœur bondissait à toute vitesse dans sa poitrine. Qui était-il ? Comment était-il arrivé là ? Personne ne le saurait jamais. Tout ce qui comptait, c'était cette course libre à travers la plaine, le sang qui battait à ses tempes, ses coussinets qui martelaient le sol sans interruption, sa tête qui oscillait de haut en bas au rythme de a course.
Le chat s'éloigna. Le soleil se couchait doucement derrière la crête, et sa mince silhouette se découpait fièrement dessus, tandis qu'ils s'éloignait à toute allure.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeDim 12 Fév - 12:35:26

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PARCE QU'EN CHACUN DE NOUS VIT UN HÉROS
Oui, je le pense. Un héros vit en chacun de nous, profondément enfoui pour certains, à fleur de peau pour d'autres, presque étouffé pour les derniers.
Aujourd'hui, vous m'appelez héros comme on traite un chat de sac à puces. Aujourd'hui, vous me tenez à l'écart, comme une bête maladive et rageuse qu'il faut tenir éloignée à tout prix. Mais un jour viendra, un jour viendra où vous aurez besoin de moi.
En chacun vit un héros. La vraie forme de courage n'est pas de sauver des vies ou de voler en pirouettant, la vraie forme de courage signifie simplement cela ; assumer son statut de héros, et ne pas se cacher dans les replis de l'inconscience générale. Parce que le monde change, parce que le monde vit, il nous faut devenir ces héros qui sont enfouis en nous-mêmes.
Vous me dites héros, je n'ai pas pris moi-même ce titre. Le train passe ; je ne voulais simplement pas rester sur le quai, à le voir passer.
La vraie forme de courage se situe là ; prenez votre statut de héros, élevez-le au-dessus de vous-mêmes. Parce que ce ne sont pas nous qui comptons, ce sont nos actes. Et le jour viendra où vous ne vous demanderez pas ce que le monde a fait pour vous ; vous vous demanderez ce que vous avez fait pour lui. Vous vous demanderez si vous avez fait tout ce qu'il fallait, si vous avez sauvé suffisamment de vies pour mériter cette existence.
Le monde change, les hommes et les femmes qui existent s'en fichent, ils ne vivent que pour eux et leur plaisir personnel ; ils sont comme un troupeau de lemmings qui avance, qui avance inexorablement vers la falaise, les yeux fermés, les oreilles plaquées contre le crâne pour ne rien entendre.
C'est notre devoir de leur ouvrir les yeux, de leur faire comprendre que c'est la mauvaise direction... Que le troupeau de lemmings peut se séparer et se disperser, et que le onde n'en sera que plus riche. C'est à nous de leur dire que l'étranger n'est as dangereux, que le noir ne mord pas. Ces deux choses sont ce qui fait le plus peur aux humains, après le passé... Et le futur.
Dans le noir, c'est l'inconnu qui leur fait peur. Et c'est la prétendue noirceur de l'inconnu qui les effraye et maîtrise leur curiosité. Ils sont muselés par leurs propres peurs, impossible pour eux de faire des découvertes où de partir, sans dieu, maître ou attaches. Ils réclament leur liberté pour mieux l'offrir au prochain dictateur fou ; ils la réclament, mais une fois qu'ils l'on, ils ne savent qu'en faire. Ils doivent apprendre à la savourer, chaque parcelle, chaque instant, chaque goutte qui coule dans leur veines.
Le passé et le futur, les deux choses qui font le plus peur à l'humanité. Le passé à cause de leurs erreurs qu'ils ne veulent pas voir en face. Ils doivent essayer de les oublier.. Ou apprendre à vivre avec. Le futur, parce qu'ils ne savent pas ce qui va leur arriver et que cela les inquiète. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est qu'on peut avoir peur du passé, du futur. On peut. Mais pas du présent. Le présent se vit au présent, on en savourer chaque minute, chaque odeur qui parvient à nos narines, chaque image qui suit les nerfs optiques pour atteindre notre cerveau.
En chacun vit un héros. Mais la vraie forme d'héroïsme, c'est de l'assumer... D'aller chercher ce héros en nous, et de l'utiliser.

Parce que j'en avais envie. Un ensemble de ce que je pense. Un ensemble de ce qu'on peut constater. Un ensemble de ce qu'on doit changer.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeDim 12 Fév - 14:08:34

Divers



CHOCOLAT 85% DE CACAO
. Il était grand. Très grand, ce qui lui conférait un certain respect. En fait, il devait se baisser pour passer les portes dans les escaliers. Il avait les cheveux noirs ondulés, le nez un peu trop long, et des yeux magnifiques, brun foncé, de la nuance exacte du chocolat à 85% de cacao. Ils se mettaient à briller quand il souriait, illuminant tout son visage. Il adorait glisser les mains dans les poches arrières de son jean, surtout quand il expliquait quelque chose. Il se mettait alors à marcher de long en large, comme enthousiasmé, irrésistiblement excité par ce qu'il racontait. Il riait souvent, prenant au vol chaque occasion de lancer un commentaire amusant.

Voilà.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeMer 7 Mar - 17:16:48

Divers


Bon. On devait faire une rédac en français, une nouvelle policière, très précisément. Plutôt que de me casser le robinet à faire un nouveau personnage, j'en ai récupéré un que j'ai créé il n'y a pas longtemps pour faire mon enquêteur. On devait commencer par découverte du cadavre par le fils de la victime (lugubre Rolling Eyes) puis enquête) Voilà donc le texte. Smile


Ce jour-là, Jacques avait décidé de rendre visite à sa mère. Cela faisait plusieurs mois qu'ils s'étaient brouillés pour une stupide histoire de maison et d'héritage. Jacques avait décidé de se réconcilier avec sa mère car il l'aimait bien, au fond, même si elle était têtuée et obstinée comme un troupeau de mules. De plus, il avait entendu dire qu'on ne la voyait plus, ce qui l'inquiétait un peu. Et il ne lui restait plus beaucoup de temps...
Il prit sa voiture, poussa la clef dans le démarreur, enclencha la marche arrière. Il se dégagea du garage et prit la route de Jemelle. Il conduisait assez distraitement, préoccupé par le futur mariage de son fils. Celui-ci était fiancé à une femme qui, bien que très serviable et jolie, donnait une impression étrange à Jacques. De plus, elle s'aspergeait – généreusement – d'un parfum lourd et capiteux, qui donnait l'impression d'avoir les narines bouchées en toute occasion.
Jacques fit une brusque embardée pour éviter un chien, s'arrêta sur le bord du trottoir. Il était arrivé au 15 de la rue Ninove.
Il ouvrit la porte en un tournemain – il avait toujours la clef – et pénétra dans le hall. Aussitôt, l'atmosphère le surprit.
Il y avait de la poussière sur les meubles, un gratin à demi-mangé et habité par les asticots sur la table, une odeur de fleurs fanées. Mais pas une trace de sa mère. Il fit quelques pas, arriva dans le salon, où la porte qui donnait sur le jardin était entrouverte. Jacques s'approcha et fronça le nez. Une odeur insoutenable le révulsa. Il plaqua une main sur le bas de son visage, et avança encore un peu.
Il s'en doutait, son instinct le lui avait soufflé, sa raison, peut-être, l'en avait averti, ou quelque chose de plus sombre encore l'avait prévenu ; quoi qu'il en soit, il n'était pas très surpris.
Il pouvait très distinctement voir la main plein de sang de sa mère qui dépassait d'un buisson. Immobile.
*
* *
« Alors ? Fit Norman en arrivant au 15, rue Ninove. Qu'est-ce qu'on a cette fois ? On m'a appelé en urgence ce matin, c'était mon jour de congé, j'allais passer la journée à découvrir les joies d'Anvers. Mais bon, si c'est pour la bonne cause...
– Alice Kim, 72 ans, retraitée, veuve depuis plusieurs années. Retrouvée morte par son fils dans un buisson de son jardin. » C'était Émilie, la collègue de Norman, qui avait répondu. »Et ne te plains pas, j'étais à Paris. »
Norman examina la maison sans répondre mais en souriant. Décor vieillot, bibelots en tout genre, épaisse couche de poussière. Rien de vraiment intéressant. Odeur de.. lilas, une pointe de rose et une touche de lavande. Un parfum peu connu. Un gratin en voie de décomposition avancée, qui possédait son propre système biologique.
Le jardin était petit, négligé. Le potager, dans un coin, était envahi par les mauvaises herbes. Une bêche était plantée à quelque centimètres du bord, enfoncée d'une vingtaine de centimètres dans la terre dure et sèche.
Tout un périmètre, où un buisson avait apparemment été arraché, était cerclé de médecins légistes, des appareils photo à la main. La vieille dame avait été tuée de plusieurs coup de pelle dans le dos.
Tout en s'approchant, Norman consulta le paquet de feuilles qu’Émilie lui avait remit. La septuagénaire n'avait ni amis, ni ennemis. Seulement son fils avec qui elle était brouillée depuis quelques semaines. Il semblait être un coupable idéal, mais Norman se méfiait des jugements trop hâtifs. Aussi demanda-t-il qu'on lui fournisse toute la famille Kim à interroger.

Le lendemain matin, il arriva à son bureau de bonne heure. Les Kim étaient rassemblés dans la salle d'attente, tel un troupeau de moutons égarés. Le père, Jacques, marchait de long en large. La mère était assise, droite comme un piquet. La fiancée du fils (que l'on avait aussi conviée aux réjouissances) était assise et s'était légèrement laissée glisser, tout en se balançant. Quant au fils, trapu et l'air inquiet, il était debout face à un panneau d'affichage, mais il ne lisait pas.
Norman décida d'interroger le père le premier. Cette discussion ne fit que confirmer ce qu'il savait déjà. Il l'envoya dans une autre pièce, loin des autres Kim. Il passa alors à sa femme, Victoire. Il ne lui posa qu'une seule question, sans même la saluer.
« Dites-moi, quel est votre parfum préféré ?
– Chanel 5. »
Norman la renvoya et choisit cette fois la fiancée, Mathilde. Il la poussa légèrement en la faisant entrer dans la salle d'interrogatoire, reniflant au passage son parfum. Lourd, capiteux, lilas, lavande, rose.
Il ne lui posa que quelques questions sans importance. A l'éclat de ses yeux gris acier, il avait compris qu'elle ne fléchirait pas et ne dirait rien.
Au moment d'aller chercher le fils de la victime, Michaël, il prétexta d'aller se chercher une tasse de café pour les observer discrètement dans un miroir. Mathilde fit un clin d'oeil qui se voulait rassurant à Michaël, qui était tout blanc.
Quelques instants plus tard, il laissa Mathilde dans la pièce qui était reliée à la salle d’interrogatoire par un miroir sans teint, en ayant pris soin d'inverser le sens du micro.
Une fois assis en face de Michaël, de l'autre côté du miroir, il tenta de prendre l'air le plus désolé possible.
« Votre père a fait une attaque.
– Vous... Vous êtes sûr ?
– On ne sait pas si il s'en sortira, je suis désolé. »
À ces mots, Michaël fondit en larmes.
Norman laissa quelque instants passer, puis...
« Enflure ! Ce n'est pas vrai ! C'est lui qui a tout manigancé!cracha le haut-parleur relié au micro de la pièce où se trouvait... Mathilde.
*
* *
« J'ai commencé à penser que Mathilde était coupable en remarquant que le parfum qu'elle portait était le même que celui qui régnait dans la maison d'Alice Kim. D'abord, il fallait trouver l'arme du crime. Il y avait une bêche près du potager – qui n'avait pas été retourné. On pouvait donc en déduire qu'elle avait servi d'arme. Mais Mathilde avait sans doute un complice, car la bêche avait ensuite été enfoncée très profondément dans la terre, qui était dure et sèche, et cette fille n'a pas l'air d'avoir grand chose dans les bras. Bref, le complice devait être quelqu'un de fort.
« Passons au mobile, qui était l'héritage.On aurait pu croire que Jacques avait tué sa mère puisqu'il s'était disputé avec elle à propos d'argent et ne roulait pas sur l'or. Mais il n'avait pas le profil d'un assassin, et surtout, il a un cancer en phase avancée.
« Quand j'ai laissé Mathilde quelques instants dans la salle d'attente, elle a fait un clin d’œil à... Michaël.
« Le cerveau de l'opération était donc Mathilde ; elle était détendue en attendant son interrogatoire, et elle a toute nié avec aplomb, sans bien sûr oublier de rassurer ses troupes. Mais il fallait la faire avouer, car mes convictions et une vague odeur de parfum n'auraient pas suffi. J'ai donc misé sur le maillon faible de l'équipe, celui-qui s'était fait entraîner et qui n'avait fait qu'obéir aux ordres. Michaël. Je lui ai dit que son père avait eut une attaque, fait inventé de toutes pièces de ma part, il s'est mis à pleurer. Tout cela devant Mathilde, qui nous observait sans nous entendre. Elle a bien évidemment pensé que son cher ex-futur-mari l'avait trahie. Ah, oui, j'avais inventé n'importe quoi, comme ça si Michaël ne perdait pas la face, je pouvais toujours continuer à lui poser diverses questions.
« Mais Mathilde est tombée la tête la première dans mon piège. Et elle a quasiment crié sa culpabilité.
Elle avait du apprendre la maladie de Jacques, et tout ce qui s'opposait à sa richesse était Alice Kim et sa santé de fer.»


Voilà.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeSam 9 Juin - 6:28:25

Quand je n'ai rien à faire ou que je suis triste, j'écris ce qui me passe par la tête. Voilà ce que ça donne.

Etre ou ne pas être ? Vivre et mourir, le bleu du ciel et le vert de l’herbe, mais pourquoi pas l’inverse ? Le vert du ciel et le bleu de l’herbe, l’herbe du bleu du ciel du vert, l’herbe du ciel et le vert du bleu… Comme une chanson, ancienne et oubliée, qui resurgira d’entre les mondes, franchira les frontières et insufflera l’espoir à ceux qui en ont besoin. Quand le soleil s’éteindra, je serai là. Quand les étoiles disparaîtront, soufflées par quelque chose d’infiniment plus grand, quand le vent cessera de survoler les grandes étendues désertes et de chahuter les feuilles et les branches, quand les nuages se déliteront, petit à petit, quand l’herbe se flétrira et tombera en poussière, je serai là. Regardant avec des yeux de braise et de flammes ces catastrophes. Comme une flèche dans l’œil d’un oiseau, qui vole, qui vole, court instant ou l’âme du tireur et l’âme de la flèche sont en contact, l’archée, un mot qui promet, un mot qui montrer déjà l’attente de la courbure de l’envol. Contact. Le choc, sourd et fort, et pourtant qui stoppe tout. Les âmes se séparent. La flèche est morte, mais sa courte vie a été volée et voler. Le soleil qui transparaît à travers les nuages, qui moutonne dans l’atmosphère et qui fleurit de ses cendres, quand le phénix revient et sauve le fils du gardien, mais celui de l’autre ne peut en réchapper et sombre dans les flammes de l’enfer…. Cependant, toutefois, quels mots inventés par qui ? Cependant je rêve, et je rêve de cette liberté, loin de cette hypocrisie, de ce cynisme qui ne veut rien voir et qui cache tout. Loin de ce monde gris, sans attaches, courir au loin pour pouvoir rêver et voyager. Seule et libre, comme une vague sur la mer immense, comme une vague qui atteint un rivage lointain, l’observe quelques instants, puis s’en retourne voler sur la mer. Comme un oiseau, porté par le vent, qui pépie et nage dans les airs. Comme une ile qui bat, qui bat, comme un cœur effréné par a perspective de la mort. Comme une envie folle de vivre, de courir partout, mais non… Ce n’est pas possible. Le froid de la nuit est partout, noir, noir, noir, sombre, sombre, sombre, il éteint le soleil, tout n’est qu’obscurité et froideur, le monde est fait de ténèbres et de l’inverse du bonheur. Ne donnons pas de nom aux mauvaises choses, cela leur donne de la force. Mais la lumière de la nuit peut éclipser l’ombre du soleil, qui sait ? Vivre et laisser vivre, être et ne pas être, tout cela à la fois, comme un chant d’espoir, de lumière et de sagesse, comme la vie qui vole vers nous, dans laquelle il faut mordre à pleines dents. Comme une pomme rouge, juteuse, fraîche. Comme un citron bien jaune qui se fend doucement et offre au monde son jus acide. Comme une glace pistache.


Oui... Je sais, comme d'habitude, je rapporte tout à la bouffe.
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeDim 16 Sep - 12:18:43

Le Quelbitruc.


Le quelque chose ressemblait vaguement à un truc, mais avait aussi quelques affinités avec un bidule, ce qui faisait qu’il était extrêmement difficile de déterminer ce qu’il était. Un quelque chose, sans aucun doute. Avec un peu de bidule et de truc dedans, ce qui en faisait une sorte d’hybride. Il lui fallait un nom. Je décidai que ce serait un quelque chose bidulement trucqué, ce qui était un peu long. Une forme particulière mais chère à mon cœur d’acronyme suffirait, un quelbitruc. Je trouvais que cela sonnait bien. Désormais, je pourrais dire : « Eh, tu n’as pas vu mon quelbitruc ? » ou : « Mais qu’est-ce que j’ai fait de mon quelbitruc ? » ou encore : « Mais qu’est-ce que mon quelbitruc fait là ? », et, bien sûr, en dernier recours et dans les cas les plus dangereux, le classique : « Bon, je vais essayer d’utiliser mon quelbitruc pour éviter la fin du monde, la scission de l’univers en une douzaine de morceaux et la mort de tous les êtres vivants dans un rayon de deux millions d’années lumières » (et ceux des univers parallèles, naturellement ; mais cette phrase commençait à se faire longue, ne croyez pas que je sois égoïste au point de ne sauver qu’un seul univers à la fois.)
Bref, j’étais plutôt satisfaite du nom de cet objet, et j’avais oublié de vous dire à quoi il servait. C’était un quelque chose, certes, mais il ressemblait vaguement à une brosse à dents prise d’une envie d’éternuer (je sais, très difficile à se représenter pour le commun des mortels ; imaginez simplement une brosse à dents avec les poils volant autour de sa tête, un peu comme un nuage d’électrons autour de leur noyau, ça représente assez bien la chose). Cet objet servait donc de téléporteur vaguement spatio-temporel (je dis vaguement parce que les gens qui l’utilisaient avaient un peu tendance à arriver un peu en pièces détachées, sauf moi. Orgueil de la créatrice ? Je ne crois pas. Simplement une affinité particulière avec les manettes et boutons qui recouvraient mon quelbitruc, ainsi qu’avec la quarante-douzaine de combinaisons à effectuer si l’on voulait survivre autrement qu’à l’état de légume.) Bref, c’était un hybride de téléporteur, de champ magnétique permettant de (logique) magnétiser les particules omicron, (surtout quand elles étaient en train de fusionner avec les dzêta II (pas les I ni les III, celles-là avaient un trop faible champ de résonnance)) et de brosse à dents (c’était à partir de ça que je l’avais fabriqué. Sans oublier la chèvre qui m’avait fourni trois poils et une rognure de corne, le trombone, la carte mère arrachée avec violence de mon ordinateur qui ne s’en remettrait pas de sitôt, le rouleau de scotch et la perceuse électrique (sans fil, pour plus de liberté de mouvement, bien sûr).
Je fourrai mon quelbitruc en poche, et repartis, prête pour de nouvelles aventures. (et de nouvelles parenthèses interminables.)
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MessageSujet: Re: [Reflets de Lune] Divers   [Reflets de Lune] Divers I_icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:32:10

Le fantôme des Noël passés

Son souffle trace de petits sillons de buée blanche dans la noirceur de la nuit. Pourtant, la lumière de la lune, qui se reflète sur l’épaisse couche de neige, devrait éclairer un peu les alentours, mais c’est comme si elle avait été avalée par l’obscurité et le gel. Comme si toute lumière avait disparu. Comme si le monde s’enfonçait dans des profondeurs obscures dont jamais il ne ressortirait.
La plus longue nuit de l’année. Celle où l’on fête le retour des beaux jours, bien que l’on n’en soit finalement pas assuré. Car qui sait où part le soleil lorsque la nuit tombe? Quel étrange miracle fait qu’il revient tous les matins, bien à sa place, à l’est du pays?
La nuit où les amis imaginaires font leur apparition, dans les chambres solitaires des enfants perdus dans leurs cauchemars.
La nuit où les gens rentrent chez eux plus tôt, pressés qu’ils sont de retrouver leur famille et la chaleur du feu, où plutôt simplement la chaleur de leur famille autour d’un bon repas.
La nuit où les fées sortent, enivrées par le doux parfum de la neige qui brûle.
La nuit où tout est possible, même le miracle le plus improbable.
Abigail peut à peine distinguer les ombres plus foncées qui l’entourent ; les maisons bordant l’Impasse des Miracles semblent réfuter ce nom. Grandes, tordues comme dans l’attente de leur salut, torturées par le froid et les intempéries. Cependant, de l’extérieur, elle peut entendre les rires joyeux et les conversations enjouées qui viennent de l’intérieur.
Elle a voyagé des heures durant pour parvenir jusqu’ici. Des heures glaciales et solitaires, où seul l’espoir de l’arrivée l’a maintenue en route.
Et à présent cet espoir est déçu.
La maison qu’elle se rappelle comme grande, chaleureuse, aux volets bleutés, n’est désormais plus qu’une pauvre bicoque noircie par la fumée du charbon, aux vitres brisées et aux volets dépendus.
Elle s’en souvient pourtant si bien…

La maison aux pimpants volets bleus, la rue aux pavés disjoints, son père qui la prend dans ses bras et la fait tourner dans les airs, sa mère qui sourit en préparant le repas du soir, ses frères qui se poursuivent dans la neige, le conte du soir, la nuit passée à discuter et rire, le sommeil des petites heures du matin, le réveil aux aurores, l’impression de n’avoir dormi que quelques minutes mais l’impatience de découvrir son cadeau…

Abigail se cale dans l’embrasure de la porte et souffle sur ses mains réunies dans l’espoir de les réchauffer, tout en repensant aux jours heureux.

Autour d’elle, les volets décrépis se redressent, passent du verdâtre au bleu tendre. Les pavés se déplacent pour reprendre leur place d’origine. Les traces dans la neige s’effacent, elle est à nouveau immaculée et blanche dans toute sa pureté. Les pierres écroulées se reposent sur les murs. La porte s’ouvre, et l’air embaume la nourriture cuite à point. Les craquements du feu réchauffent l’atmosphère. Sa mère est là. Ses frères courent dans la neige, s’en envoyant des brassées en riant. Son père est là, il sourit, elle court vers lui, bondit vers ses bras…

Abigail, blottie contre la porte, ferme les yeux. Petit à petit, la neige la recouvre de ses flocons, et elle disparaît, telle une statue blanche ou un bonhomme de neige facétieux.

Son père s’efface lentement. Elle voit le feu au travers de sa mère. Il disparaît peu après elle. Ses frères disparaissent dans un dernier envol de neige. Les volets se dépendent à nouveau. Les pavés s’envolent, les pierres tombent, le bleu redevient verdâtre. Il ne reste que l’odeur des cendres froides, et la neige qui tombe.

Hiver.
Froid.
Blanc.
Noir.
Nuit.

Dans son cocon de neige, Abigail est bien. Tout est calme, tout est silencieux. La neige est si accueillante…

Il arrive en courant. Il se penche vers la porte et découvre la silhouette. Il ne s’est pas trompé lorsqu’il regardait à la fenêtre, la jeune femme est bien blottie contre la porte. Il balaye la neige. Les lèvres bleues, les yeux aux longs cils, le visage pâle, tout apparaît.
Il la dégage du reste de neige, la prend dans ses bras, et se dirige vers chez lui.

Au coin d’un feu craquant, Abigail se réveille. Un inconnu, assis à côté d’elle, la regarde d’un air immensément bienveillant.
« Joyeux Noël... » se risque-t-il à lui souhaiter.
Abigail reste songeuse quelques secondes, puis devant le visage de l’inconnu, si inquiet pour elle, si bienveillant, si seul dans sa maison où nul bruit ne vient troubler le silence, elle se décide.
« Joyeux Noël. »

Les choses existent-elles quand il ne reste plus personne pour les raconter ?


En effet, Ghost of the Christmas Past est bien un personnage d'un conte de C. Dickens, mais je trouvais que ça collait tellement bien à l'histoire (et puis j'adore ce titre) dont je l'ai recyclé. Donc merci à Charles Dickens pour ce titre !

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